15 août 2016 : la Bouenza révèle ses potentialités

Samedi 13 Août 2016 - 12:15

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Le dernier département à abriter le programme d’infrastructures et d’aménagement des villes secondaires au Congo, dit Municipalisation accélérée, n’est pas pour autant le moins loti par le destin. La Bouenza dont la capitale, Madingou, accueille ce 15 août la fête nationale regorge d’énormes potentialités.

Selon des estimations datant de 2009, le département de la Bouenza comptait 320 835 habitants. Etendu sur 12 266 km2, il détient l’une des plus fortes densités à l’échelle du pays, avec 26 hab./km2. Tirant son nom de la rivière éponyme qui l’arrose, la Bouenza est limitrophe des départements de la Lékoumou, du Niari et du Pool. Le département fait aussi frontière avec la République démocratique du Congo et la province angolaise du Cabinda.

Dix districts composent cette entité administrative à fort potentiel économique. Il s’agit de Boko-Songo, Kayes, Kingoué, Loudima, Mabombo, Madingou,Fouati, Mouyondzi, Tsiaki, Yamba, auxquels s’ajoutent les collectivités urbaines de Loutété et Bouansa, ainsi que la commune de Nkayi et ses deux arrondissements.

Nkayi, la plus grande ville du département est le fleuron de l’industrie sucrière du Congo. La société Saris Congo, créée en 1991 suite à la privatisation de la Société industrielle et agricole du Niari (SIAN), est propriétaire d’une concession de près de 20 000 hectares sur laquelle sont plantés 12 000 hectares de canne à sucre.

Autour de la canne à sucre, Saris développe diverses activités économiques. A côté de l’usine de broyage d’une capacité de 5000 tonnes de cannes à sucre par jour, la société dispose d’une usine de broyage de calcaire destinée à l’amendement des champs de cannes. Ce calcaire est aussi transformé en gravier pour les travaux de génie civil.

Saris souhaite également, selon le site internet du groupe Somdiaa sa maison-mère, participer au développement de la culture villageoise de maïs et de soja près de sa zone cannière et de participer à leur valorisation industrielle.

L’on ne saurait, par ailleurs, passer sous silence la relance de l’huilerie de Nkayi par la société Eco-oil Energy, qui apporte un plus à l’industrialisation du département. La société dirigée par Wilfrid Etoka s’active à réhabiliter l’ancienne usine fermée il y a 20 ans. Elle n’entend pas seulement relancer la production d’huile d’arachide. Eco-oil envisage d’étendre la production aux jus et aux pâtes à tartiner.

La Bouenza c’est aussi la région de l’industrie du ciment, avec la cimenterie de Loutété, propriété actuellement de la Société nouvelle des ciments du Congo (Sonocc). En décembre 2016 devrait entrer en production, selon nos informations, la cimenterie Dongote, dans le district de Yamba.

Le département abrite aussi, depuis son inauguration en 1979, la centrale hydroélectrique de Moukoukoulou qui a longtemps été la principale source d’énergie dans la partie sud du Congo.

De l’agriculture aux voies de communication, d’autres projets intégrateurs et à forte valeur ajoutée ne manquent pas. La mise en service récente de la route Pointe-Noire-Brazzaville et la réhabilitation et l’amélioration de la capacité du Chemin de fer Congo-océan constituent autant de facteurs susceptibles d’apporter davantage d’eau au moulin de cette roue de l’industrialisation et de la modernisation de ce département réputé pour la fertilité de ses sols.

Quoi donc de plus notable, dans cet état des choses, que de consolider la formation professionnelle des jeunes pour mieux équilibrer l’équation formation-emploi. Il va de soi que l’Institut inter-Etats de Loudima lancé en octobre 2014 par le Congo et la Namibie dans ce département a toute sa raison d’être.

Les deux pays entendent y former des titulaires d’un bac professionnel (prêts à entrer dans la vie active) et des détenteurs d’un bac technologique ouvrant la voie aux études supérieures, en vue de l’obtention d’un brevet de technicien supérieur. Le génie électrique, la mécanique, l’informatique, la menuiserie en bois ou en aluminium, l’hôtellerie et les arts ménagers, l’agriculture, la coiffure et la couture sont, entre autres, les filières de formation retenues dans les curricula.

Quoique les défis à relever ne manquent pas, la Bouenza, à en juger par ce qui précède, dispose de notables atouts susceptibles d’impulser son développement. Et sa municipalisation accélérée, forte d’une enveloppe de 450 milliards FCFA est un tremplin important dans cette dynamique.

Thierry Noungou

Légendes et crédits photo : 

Les chutes de Moukoukoulou, une attraction touristique du département de la Bouenza

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