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2015, 10ème édition du Fespam

Jeudi 2 Juillet 2015 - 20:24

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Voici 19 ans que l’Afrique et sa diaspora des Amériques et des Caraïbes vibrent au rythme du Festival panafricain de musique. Le Fespam est désormais la manifestation musicale d’envergure sur le continent. L’édition inaugurale eut lieu à Brazzaville. Un an après, la capitale congolaise s’embrasait, victime d’un conflit politico-militaire meurtrier. Dès la fin des hostilités, le président Denis Sassou N’Guesso, de retour aux affaires, décida de renouer avec le Fespam qu’il utilisa comme levier pour redonner vie à Brazzaville, profondément meurtrie. La musique, c’est la vie. Et dans ce cas, elle a bien joué son rôle de purgation des passions. En 19 ans, le Fespam a réussi à s’inscrire dans l’univers de Brazzaville et a pris ses quartiers au stade Félix Éboué, haut lieu de l’histoire politique de notre ville-capitale. Le président a réussi son pari. Mais l’institution traîne les mêmes problèmes récurrents.

À la veille de la 10ème édition du Festival panafricain de musique, du 18 au 25 juillet prochain, il n’est pas inutile de rappeler que depuis l’édition inaugurale, le Fespam, hormis celle de 2007, est marqué du sceau de l’échec :

  • Frictions et conflits permanents entre le ministre de la Culture et le commissaire général du Fespam ;
  • Décaissement tardif des fonds ;
  • Mauvais casting des artistes ;
  • Mauvaise planification des spectacles ;
  • difficultés à décoller financièrement.

Plus généralement, le Fespam n’a pas réussi à être une rampe de lancement pour nos artistes qui se plaignent de ne pas en récolter les lauriers.

La Conférence des ministres de la Culture, en sa session ordinaire à Port Louis, opta pour le thème de la musique proposé par le secrétariat de l’Oua (Organisation de l’unité africaine) actuellement Union africaine. La région de l’Afrique centrale fut ciblée pour abriter le Festival panafricain de musique parce qu’elle constitue l’un des foyers les plus dynamiques de la musique africaine. Le secrétariat et le conseil des ministres de l’Oua s’étaient réjouis de l’offre généreuse de la République du Congo d’abriter le Fespam. (Résolution CM/Rés. 1636LXIII). Pascal Gayama, alors secrétaire général adjoint de l’Oua, a joué un rôle important dans la gestion de ce dossier.

D’une manière générale, le Fespam a pour objectifs de promouvoir la musique africaine ; de pérenniser la réflexion sur la musique africaine ; de vulgariser et de conserver les instruments traditionnels de la musique africaine ; d’aider à la création d’un marché de la musique africaine (rencontre des producteurs et des musiciens qui pratiquent la musique africaine) ; de créer un environnement de fête à l’occasion du festival.

Lors de la deuxième édition, Pascal Gayama, secrétaire général adjoint de l’Oua, a bien défini le sens du Fespam, selon l’Oua (Organisation de l’unité africaine, actuellement Union africaine) : « Il ne sera pas juste de voir dans ce rassemblement une simple occasion de se divertir. Il ne s’agit pas de distiller, ici, un nouvel opium du peuple. L’objet de ce festival est de jouer un rôle séminal : celui de rallier les Africains entre eux, diaspora y comprise, et contribuer à l’ensemencement d’un champ de solidarité fertile. Car, si la musique est source de vie, elle peut être aussi source de paix. Ce festival se veut être l’antithèse de tous les génocides, de tous les conflits, de toutes les exclusions, de toutes les discordes ».

Afin d’asseoir définitivement les bases de l’organisme, le programme prévoyait depuis 1998 : l’installation du siège du Fespam avec tous les textes réglementaires ; la formation de techniciens dont les métiers se rapportent à la régie technique, à l’audiovisuel et à la conservation de musée ; la mise en place d’une structure de base de Musée de la musique africaine ; la réalisation d’un symposium et d’une belle fête dans les villes de Brazzaville et de Kinshasa. Depuis le début, Brazzaville est le siège du Fespam.

Cette 10ème édition du Fespam qui se tient du 18 au 25 juillet, dates des Premiers Jeux africains en 1965, précède un autre grand événement qui pointe à l’horizon, les 11èmes Jeux africains, du 4 au 19 septembre 2015, qui marquera le clou de la commémoration du cinquantième anniversaire de ces jeux. Bonne chance à cette 10ème édition !

MFUMU

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