25e journée internationale de la liberté de la presse : FFJ déplore la poursuite des attaques contre les journalistes et les médias en RDC

Mardi 3 Mai 2016 - 16:10

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L’ONG de promotion et de défense de liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), a regretté, le 3 mai, qu’environ quarante cas d’attaques soient dirigés contre les journalistes et les médias, minant ainsi l’exercice de la liberté de la presse en RDC.

Dans un communiqué publié à l’occasion de la célébration de la 25e journée internationale de la liberté de la presse, FFJ a souhaité que la journée placée par l’Unesco sur le thème « L’accès à l’information et aux droits fondamentaux, c’est votre droit » puisse interpeller le gouvernement de la RDC sur la nécessité de laisser les médias donner la parole à tous les courants sociopolitiques en ce moment où le pays s’apprête à organiser des élections essentielles. Cette ONG dit, par ailleurs, regretter que l’option levée s’apparente à une répression qui se caractérise par la fermeture systématique des médias qui donnent la parole à des leaders d’opinion différente de celle des proches du gouvernement. « La population a droit à l’information et seuls les médias libres et indépendants sont à même de livrer un contenu qui reflète au mieux les aspirations de la population », a fait constater FFJ.

Dans son monitoring, cette ONG, qui est parmi les associations de promotion et de liberté de la presse les plus actives en RDC, a relevé, à ce jour, environ quarante cas d’attaques contre les médias et les journalistes aussi bien à Kinshasa que sur l’ensemble du pays. FFJ a, en effet, noté que la plupart des médias fermés depuis 2011 sont des propriétés d’anciens membres de la majorité présidentielle actuellement passés dans l’opposition. «Même les journalistes qui sont soit emprisonnés soit objet d’attaques diverses sont, en grande partie, membres des médias indépendants ou proches de l’opposition », a indiqué l'ONG.

Selon FFJ, l’atteinte à l’entrave à la circulation de l’information a été spécifiquement observée lors de la coupure, le 16 février 2016, du signal d’émission de Radio France internationale à Bukavu, au Sud-Kivu et à Kinshasa. La répression des médias, a appuyé l’ONG, s’est poursuivie avec la fermeture, le 11 mars 2016, de La Voix du Katanga, une télévision appartenant à Gabriel Kyungu, émettant à Lubumbashi dans le Haut-Katanga.

En janvier 2016, Mapendo et Nyota, deux médias, propriétés de Moïse Katumbi, actuellement opposant farouche au président en place, ont été fermés. Jua Lubumbashi Télévision, appartenant à Jean-Claude Muyambo, un autre membre de l’opposition, incarcéré à la prison centrale de la capitale Kinshasa, a, elle aussi, été fermée. Dans la capitale, trois médias appartenant aux opposants sont aussi fermés. Il s’agit de Canal Kin Télévision, Canal Futur Télévision et Radio Lisanga Télévision. Il y a également Radio Liberté Beni, station émettant à Beni, à l’est de la RDC, qui est fermée depuis mi-novembre 2014, et Radio Owoto, chaîne émettant à Lodja, dans le Sankuru, appartenant à Christophe Lutundula, qui a été fermée le 17 septembre 2015. « Six autres médias ont été réduits au silence au centre de la RDC pour non-payement des taxes », a ajouté FFJ, qui avait demandé aux autorités compétentes de trouver un modus vivendi avec les responsables de ces médias en vue de préserver le sacro-saint droit du public à l’information.

Lucien Dianzenza

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