2ème Biennale des arts et des lettres, Table ronde : Regards croisés sur Aimé Césaire

Lundi 20 Octobre 2014 - 17:15

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Le 16 octobre au Palais des Congrès de Brazzaville, Boniface Mongo Mboussa, critique littéraire congolais et Raymond Locko, mathématicien et écrivain ont respectivement animé une table ronde sur l’adage d’Aimé Césaire : « À Césaire ce qui est à Césaire ».

Ces deux littéraires ont parlé d’Aimé Césaire comme étant un repère. Pour Boniface Mongo Mboussa, auteur de Tchicaya U Tam ’si, le viol de la lune; Vie et œuvre d’un maudit. Aimé Césaire est une référence parmi tant d’autres écrivains. Cet auteur aimait le Congo et pour preuve, il a écrit un poème sur le  fleuve Congo. Aimé Césaire était aussi un obsédé de l’arbre. Il était aussi un passionné de la forêt tropicale congolaise. Pour Boniface Mongo Mboussa, aucun écrivain africain ne pouvait échapper aux écrits de cet homme, Aimé Césaire est un poteau miton « Que tu ailles à gauche ou à droite, tu dois toujours passer par ce poteau »

De son côté, Raymond Locko, auteur de sept ouvrages dont cinq romans, un recueil de poèmes et une pièce de théâtre, pense qu’Aimé Césaire est l’un des repères que beaucoup d’écrivains s’inspirent et que bon nombre d'hommes de lettres de nos jours, se forment sur ses  écrits pour pouvoir dire quelque chose. C’est un honneur que cet auteur a parlé du  Congo  à travers ses écrits. En cet écrivain, il y avait cette quête d’identité africaine qu’il voulait extérioriser à travers ce Congo dont il a fait un clin d’œil: « le Congo habitait en lui, car il aimait  le Congo »

Raymond Locko juge par ailleurs, qu’il n’est pas  bon de calquer toutefois les livres de ses ancêtres, mais plutôt de choisir le chemin qu’ils ont montré ; voir si c’est un bon ou mauvais chemin.

Ces deux écrivains  ont également évoqué la Négritude qui est un concept  d’actualité qui nécessite d’être  relue  et  revisitée. Elle ne doit être apprise de la même manière qu’auparavant. Ce concept était jadis beaucoup plus politique que culturel. La Négritude, ont-ils réitéré, ne doit pas avoir le même sens qu’elle a eu hier, où il s’agissait de l’époque coloniale  des rapports  qui existaient entre  les oppresseurs et les opprimés. Ces rapports ont fait que ces opprimés puissent se reconstituer en clans pour pouvoir se défendre. D'ailleurs, Aimé Césaire le dit dans ses écrits: « étant le père de la négritude, je suis de ceux qui sont opprimés ».

Près d’une heure, les littéraires ont répondu succinctement aux préoccupations des participants qui se sont dits  satisfaits des interventions  de ces deux conférenciers. Signalons qu’Aimé Césaire n’est jamais venu au Congo mais, c’est au travers de ce qu’il apprit du Congo, qu’il  a parlé de ce pays dans son ouvrage « Cahier d’un retour au pays natal », écrit  en 1936, publié  en 1939, dans lequel il a évoqué le fleuve Congo qui fait "Likouala-Likouala," l’un des affluents du Congo. À l’instar d’Aimé Césaire, il y a aussi  Léopold Sédar Senghor qui a également fait valoir le  Congo.

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo : présidium de la table ronde