Actions humanitaires : le Pnud et l’Ocha demandent aux Etats de renforcer leurs interventions

Lundi 8 Octobre 2018 - 14:30

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Les deux structures onusiennes ont lancé leur appel au terme d'une mission conjointe effectuée, du 6 au 7 octobre, au Tchad et au Nigeria.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), Achim Steiner, et le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Mark Lowcock, ont exhorté les gouvernants du monde, en général, et ceux de l’Afrique, en particulier, à intensifier leurs actions humanitaires et de développement. 

Les deux personnalités ont estimé que cette politique permettra de promouvoir l’élimination de l’insécurité alimentaire dans les pays, d’autant plus que celle-ci passe par le développement.

Par ailleurs, pour le Pnud et l'Ocha, outre cette élimination, ces interventions permettront aussi de lutter contre la pauvreté, les déplacements, la malnutrition et le manque d'accès aux services sociaux de base.

Cette proposition est intervenue après la visite effectuée par ces deux responsables à N'Djamena, notamment au centre de nutrition situé dans l’hôpital de l'Amitié Tchad-Chine où plus de seize mille enfants souffrant de malnutrition y sont annuellement admis.

Dans ce centre, les statistiques révèlent que cette année, le nombre de cas de malnutrition aiguë sévère a augmenté de 57%, alors qu'il est géré par le ministère de la Santé publique, avec l’aide des partenaires internationaux et des donateurs.

« J’ai été profondément touché par le sort des femmes et des enfants que j’ai rencontrés au centre de nutrition de N’Djamena aujourd’hui », a déclaré le chef du Bureau de l’Ocha, Mark Lowcock, avant de saluer les efforts et les actions entreprises pour faire face à l'une des plus grandes crises nutritionnelles à laquelle la population tchadienne a été confrontée. Pour le coordonnateur des secours d’urgence, l’assistance humanitaire peut sauver des vies mais la solution réside dans le développement, le progrès économique et la mise en œuvre de meilleurs moyens de subsistance. Le plus grand défi consiste d’abord à empêcher les enfants de se retrouver dans cette situation.  « Les Nations unies sont prêtes à soutenir le gouvernement qui doit diriger ce processus », a-t-il ajouté.

S’engager dans un financement pluriannuel

Manifestant son inquiétude quant à la situation qui prévaut dans ces pays, l'administrateur du Pnud a signifié que les défis auxquels ils sont confrontés sont enracinés dans les déficits de développement et les réalités climatiques qui ont aggravé la dégradation des conditions de vie des communautés prises dans la crise. Pour ce faire, il est urgent d'intensifier la réponse à cette situation délicate.

« Nous appelons nos partenaires à s'engager dans un financement pluriannuel, afin de faciliter la planification à moyen et long terme », a-t-il déclaré, insistant qu’en intensifiant les efforts maintenant, il sera possible de faire face à la crise actuelle, de remédier à ses causes sous-jacentes et à aider la population à renforcer sa résilience.     

Cependant, abordant la question du plan de réponse humanitaire 2018 au Tchad, Achim Steiner a précisé que le pays nécessite environ cinq cent quarante-quatre millions de dollars pour répondre aux besoins des deux millions de personnes les plus vulnérables. A ce jour, a-t-il estimé,  seulement 35,6% du financement ont été reçus.

En outre, le gouvernement tchadien a pour objectif de mobiliser plus de quatre cent trente millions de dollars pour la résilience et le développement durable dans le bassin du lac Tchad. Cet investissement servira à améliorer la fourniture de services sociaux de base et à stimuler la croissance du secteur agricole, dont dépendent des millions de personnes dans les zones rurales.

Notons que selon les représentants des deux institutions onusiennes, au Tchad, environ quatre millions de personnes ont besoin d'un soutien urgent et la majorité d'entre elles souffre d'insécurité alimentaire.

Cette visite a permis aux deux personnalités d'examiner les moyens par lesquels les acteurs humanitaires et ceux du développement peuvent mieux soutenir les efforts déployés au niveau local, notamment dans la crise du bassin du lac Tchad.

Rock Ngassakys

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