Activité économique : la relance viendra une fois encore des mines

Mercredi 14 Mars 2018 - 17:34

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Après le coup de froid entre le gouvernement central et les miniers sur l’épineuse question de la révision du Code minier de 2002, la Banque centrale du Congo (BCC) affirme que le raffermissement des prix des produits de base et les réformes structurelles vont impacter considérablement l’économie congolaise au courant de cette année. Si la tendance ne se modifie pas dans les prochains mois, la croissance de la production intérieure va s’accélérer en 2018 et 2019, passant respectivement de 4,4 % à 4,7 %.

La RDC compte s’appuyer sur ses mines pour déverrouiller son potentiel de croissance. Le vent est en train de tourner pour le pays qui tient à passer à la vitesse supérieure après avoir imposé une révision du Code de 2002 aux opérateurs miniers. Certes, la porte des discussions reste ouverte mais rien ne permettrait d’envisager une remise en question des dispositions de la nouvelle loi promulguée par le président Joseph Kabila. Selon la BCC, il est prévu effectivement une hausse d’un point de la croissance de la production intérieure brute réelle. Mais il faut déjà arriver à maintenir un certain niveau de vigueur des exportations minières, explique en substance la BCC. Cette situation vient confirmer les dernières inquiétudes exprimées par le secteur privé, qui s’alarmait déjà de la trop forte dépendance au secteur primaire. En théorie, rien ne devrait changer au cours des deux prochaines années.  Le pays va continuer à tirer sa croissance du dynamisme attendu dans l’industrie extractive.

Dès lors, le Comité permanent du cadrage macro-économique a commencé à anticiper la hausse de la production du cuivre et du cobalt. En effet, les deux minerais, il faut le rappeler, représentent plus de 90 % des exportations minières de la RDC.  La BCC opte pour une croissance de la production du cuivre de l’ordre 1,265 million de tonnes en 2018. Il faut s’attendre également à un pic de 1,363 tonne en 2019. Même écho du côté du cobalt, sa production devrait passer à 108 715 tonnes en 2019 contre 107 833 en 2018.

Par ailleurs, l’autre attente de la BCC concerne les réformes engagées depuis les années 2001. Il est important de signaler la volonté du pays de se hisser  à la cinquième place des pays les plus attractifs du continent africain. Des codes ont pu être introduits dans divers secteurs de l’activité économique, dont les investissements, le travail, les mines et la foresterie. Un secteur aussi stratégique que celui de l’assurance est désormais ouvert au public, et le ministère des Finances a chargé l’actuelle Autorité de régulation d’accélérer la mise en œuvre de cette réforme. Avec la promulgation prochaine de la loi sur le partenariat public-privé, il sera possible de promouvoir certaines alliances productives pour l’économie du pays.  Plusieurs secteurs sont en quête d’investissements privés, notamment les infrastructures, les banques et assurances, les institutions de micro-finance, le tourisme, les nouvelles technologies, l’énergie électrique, l’agro-industrie, la foresterie, les hydrocarbures et les mines.

Ces secteurs, du reste porteurs, pourront accélérer le processus de diversification de l’économie congolaise. En 2016, des secteurs comme le commerce (gros et détail) et les industries manufacturières ont connu les plus fortes croissances sectorielles. Si la RDC ne peut se tourner, pour l’heure en tout cas, que vers ses mines pour booster sa croissance économique, d’autres pays de la région dont la Cote d’Ivoire, la Tanzanie et l’Éthiopie, des pays a priori non miniers, réaliseront des croissances supérieures grâce à la solidité de leur cadre macro-économique et à la réglementation favorable aux activités commerciales et exportations diversifiées. Des exemples qui inspirent forcément.       

Laurent Essolomwa

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