Affaire Bundu dia mayala : la FBCP exige l’application stricte de la justice

Samedi 25 Avril 2020 - 13:00

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L’ONG veut voir interpellés tous les auteurs de violations des droits de l’Homme ainsi que le dédommagement des victimes liées à cette affaire.

La Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) note l’arrestation, le 24 avril, du leader politico-religieux de Bundu dia Mayala (BDM), Zacharie Badiengila, connu sous le sobriquet de Né Muanda Nsemi.  La FBCP appelle la justice à faire son travail. L’ONG dit attendre de la justice notamment des poursuites, sans distinction, de tous les auteurs des tueries et autres exactions qui ont visé des innocents dans le cadre de cette affaire.

On rappelle, en effet, que les dernières manifestations des adeptes de Né Muanda Nsemi ont fait plusieurs victimes à Boma, à Kimpese et à Songololo, dans le Kongo central, ainsi que dans la capitale. Parmi ces victimes, il y a eu les membres de BDM, des éléments des forces de l’ordre ainsi que d’autres innocents qui ont été pris entre le feu de la police, de l’armée et les manifestants de ce mouvement. Pour Songolo, on a parlé des près d’une quinzaine de morts et de nombreux blessés.

Dans son monitoring de la FBCP dit avoir enregistré, pour les incidents du 24 avril, qui ont conduit à l’arrestation de Né Muanda Nsemi, quatorze morts, trente blessés et plus de cent personnes arrêtées. A en croire cette ONG, tous les blessés ont été conduits au commissariat provincial de la police/ville de Kinshasa,  avant leur transfèrement à l’hôpital.

Un communiqué de presse rendu public le 24 avril par le vice-Premier ministre et ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité, Gilbert Kankonde, révèle que le bilan provisoire de cet affrontement entre la police nationale et le leader du mouvement BDM fait état de huit morts, trente-cinq blessés, un traumatisé admis aux soins et deux cent trois  détenus. A l’en croire, il y a eu huit policiers blessés. Le leader du mouvement BDM est accusé d’avoir incité la population à la haine tribale et d’avoir fait une rébellion et atteinte à la sûreté de l’État.

Ne Muanda Nsemi, un récidiviste

On note que c’est la deuxième fois que le chef spirituel et politique de BDM est arrêté par la police pour des motifs similaires. La première fois, c'était en 2015, sous Joseph Kabila. Il s’était échappé de la prison au cours d’une attaque, le 17 janvier 2017, attribuée à ses adeptes, après plus d’une année de détention. Ne Muanda Nsemi, que d’aucuns donnaient soit pour mort lors de cette attaque de la prison centrale de Makala soit enlevé par le pouvoir et tué après, était resté dans la clandestinité pendant près de deux ans. Il a fait une réapparition spectaculaire, après l’élection de Félix-Tshisekedi, à côté du président du Conseil national de suivi de l’Accord de la Saint-Sylvestre, Joseph Olenghankoy. Des voix se sont élevées pour le voir retourné en prison et être libéré par une décision de justice ou par la grâce présidentielle. C’est cette procédure qui a été adoptée pour lui permettre de vivre en homme libre. Il a été libéré par la grâce présidentielle.

Pendant près d’une année, Né Muanda Nsemi est resté presque calme mais, depuis quelques mois, il a commencé à faire des déclarations contre Félix Tshisekedi qu’il accuse de s’être associé avec Joseph Kabila dans la direction du pays, ainsi que des réclamations jusqu’à s’autoproclamer président de la République fédérale du Congo, appelant ainsi Félix Tshisekedi à lui remettre le pouvoir. Malgré les outrages au chef de l’Etat dont il pouvait être inculpé, le pouvoir a fait fi de ce comportement. Il n’a été interpellé que quand ses adeptes ont commencé à sortir dans la rue, violant les dispositions de l’état d’urgence sanitaire due à la pandémie du coronavirus et s’attaquant aux forces de l’ordre et aux innocents, faisant ainsi des morts et des blessés.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Ne Muanda Nsemi, après son arrestation, encadré par la police/DR

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