Affaire du PSP Chacona : le verdict sera rendu le 17 novembre

Mercredi 4 Novembre 2020 - 14:10

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Le verdict du procès en appel de l’affaire des treize jeunes décédés dans les geôles au Poste de sécurité publique (PSP) de Chacona, au quartier Mpila, à Talangaï, dans le sixième arrondissement de Brazzaville, initialement prévu pour le 3 novembre, sera rendu le 17 novembre prochain.

Le procès en appel, ouvert le 1er octobre 2019, connaît de nouveau un report en ce qui concerne le délibéré. L’affaire a été mise en délibéré pour arrêt le 3 novembre, malheureusement le délibéré a été prorogé pour la simple raison que le dossier n’était pas en état d’être jugé, car il y a eu changement de composition. « Jadis, il y avait un juge conseillé qui avait la charge du dossier, malheureusement Dieu l’avait rappelé de ce monde. Vu ce dysfonctionnement, la cour a jugé bon de proroger le délibéré à la prochaine audience prévue pour le 17 novembre », a expliqué Me Stève Bagne, avocat des ayant-droits. En effet, la Cour d’appel devrait à nouveau examiner cette affaire sur la personne civilement responsable qui est l’État congolais.

Pour rappel, six policiers sont poursuivis depuis octobre 2018 pour “homicide volontaire” et “non-assistance aux personnes en danger”, dans le cadre de cette affaire ayant entrainé la mort de treize enfants au PSP Chacona. Le 8 mars 2019, la troisième chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Brazzaville avait prononcé un verdict qui condamnait les six policiers. Le commissaire principal avait écopé de deux ans d’emprisonnement ferme assortis d’une amende de deux cent cinquante mille francs CFA. Son adjoint condamné à trois ans d’emprisonnement ferme et une amende de trois cent mille francs CFA. Douze mois d’emprisonnement ferme ont été requis contre trois policiers ; et une année d’emprisonnement avec sursis prononcée à l’encontre de l’unique policière suivie d’une amende de cent cinquante mille francs CFA pour chacun des quatre policiers. Les parents des victimes n’ont pas été indemnisés. Le président de la troisième chambre correctionnelle ne s’étant pas prononcé là-dessus, jugeant que la faute est non détachable de l’administration.

Fatigués des interminables va-et-vient, les parents des treize enfants n’ont pas apprécié de nouveau ce report. Toutefois, Me Stève Bagne les a rassurés qu’il croit aux juges de la Cour d’appel. «...la Cour d’appel de Brazzaville pourra reformer le jugement rendu par le premier juge. Même le ministère public, c’est-à-dire le parquet général près la Cour d’appel avait requis dans le sens de l’annulation de l’arrêt des premiers juges du tribunal de grande instance, parce que c’était mal jugé. On ne peut pas comprendre que le tribunal retienne les charges contre les prévenus, c’est-à-dire les policiers du commissariat de Chacona, mais sur les intérêts civils, le même tribunal se déclare incompétent. C’est inconcevable. Nous osons croire que les juges de la Cour d’appel sont tellement expérimentés, et feront en sorte que les parents des treize victimes de Chacona soient indemnisés à leur juste valeur. Certes la vie humaine n’a pas de prix. », a-t-il fait savoir.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Le Palais de justice de Brazzaville (crédit photo/ DR)

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