Affaire Minière de Bakwanga : les promesses non tenues de deux anciens Premiers ministres

Jeudi 22 Juin 2017 - 19:06

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’ancien géant des mines du Kasaï Oriental attend toujours la partie restante de la première tranche des 20 millions de dollars américains  qui n’a pas jamais été débloquée en totalité par les équipes Muzito et Matata. Au total, quatre Premiers ministres ont géré ce dossier sans arriver à le dénouer en l'espace de huit ans. A ce jour, seulement dix millions de dollars américains ont pu être décaissés, mais en plusieurs tranches de trois à quatre millions.

Le dossier Miba revient sur le devant de la scène médiatique avec la dernière rencontre entre le gouverneur du Kasaï Oriental, Ngoy Kasandji, et le nouveau patron de la primature, Bruno Tshibala. Le gouvernement Tshibala vient de promettre le déblocage de dix millions de dollars américains pour relancer la Minière de Bakwanga (Miba), un ancien fleuron de l’économie congolaise. L’information est confirmée sur le site de la primature. Le décaissement devrait intervenir très bientôt, peut-on y lire. La presse a fait écho de l’enthousiasme du gouverneur Kasandji qui a déclaré, au sortir de l’audience, que « la question de la Miba a trouvé une oreille attentive auprès du Premier ministre Tshibala ». Il s’agit de la première rencontre entre les deux hommes politiques depuis l’investiture de Bruno Tshibala le 16 mai dernier. D‘où l’espoir que suscite l’engagement du nouveau patron de l’exécutif national après les désillusions du passée.

A ce jour, le dossier Miba n’a pas constitué une vraie priorité pour les gouvernements successifs depuis l'ancien Premier ministre Adolphe Muzito. Plusieurs études menées notamment par le Copirep confirment l’intérêt d’une relance durable de la société dont l’impact socioéconomique sur l'économie locale et nationale est indiscutable dans une période aussi difficile pour le pays. A son actif, la Miba a installé une centrale thermique qui profite aujourd'hui à quelques cités de la province est-kasaïenne. Ses activités constituent l'ossature de la vie sociale et économique de la province.

Pour le Copirep, cette relance exige des interventions à deux niveaux. D’abord, la certification des réserves s’avère une étape incontournable pour la crédibilité de la société auprès des bailleurs de fonds internationaux. Pour y parvenir, il faut injecter quelque 14 millions de dollars USD. Par la suite, le projet de relance prévoit également de mobiliser 100 millions de dollars USD pour financer les activités d’exploitation. LA facture de la relace de la société devrait dépasser les 100 millions de dollars USD. Entre-temps, la société est paralysée par les crises sociales à répétition. En 2009, le personnel venait d’atteindre sa première année de grève pour revendiquer l’amélioration des conditions et la concrétisation de l’engagement du gouvernement afin d'insuffler un nouveau souffle à la Miba. L'on estime actuellement la dette sociale de la société à 150 millions de dollars USD.  

Pour Tshibala, un originaire de la province, l’exercice n’est pas moins facile d’autant plus que le nouveau locataire de la primature doit composer avec un budget déjà très contraignant à cause de l’effondrement des recettes intérieures et même extérieures. Pour espérer mobiliser les partenaires extérieurs, il faut déjà arriver à certifier les réserves, rappellent les experts. Bien entendu, beaucoup s’interrogent sur la stratégie concrète de Bruno Tshibala pour répondre aux attentes légitimes des kasaïens. Encore une fois, le décor est planté pour une nouvelle désillusion.

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non