Affaires sociales : les bases d’une famille d’accueil congolaise sont prédéfinies

Mardi 15 Juillet 2014 - 15:04

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Les représentants du ministère des Affaires sociales et ceux des Organisations non gouvernementales, ont recommandé le 15 juillet à Brazzaville, au terme d’un séminaire, la formalisation par les pouvoirs publics, du dispositif d’une famille d’accueil

L’essentiel des critères de bases d’une famille d’accueil ont été définis par les séminaristes. Ils souhaitent par exemple qu’une famille d’accueil soit celle qui n’a jamais été poursuivie en justice, qu’elle soit exemplaire dans son environnement immédiat, qu’elle ait des enfants qui vont à l’école et des ressources matérielles. « Nous voulons que soit formalisé le dispositif informel, qui n’est autre que le confiage d’enfants en créant un autre type de prise en charge des enfants. Les parents et les familles ont des compétences éducatives, il faut donc les valoriser pour pouvoir leur confier des enfants », a indiqué Joseph Likibi, coordonnateur du Réseau des intervenants sur le phénomène des enfants en rupture (Reiper).

Les représentants des Affaires sociales, de la Justice et des organisations de la société civile veulent en réalité avoir un modèle d’accompagnement et un référentiel des critères de base pour la prise en charge des enfants vulnérables.

« Il y encore beaucoup de problématiques à retravailler à l’instar de l’accompagnement personnalisé dont les travailleurs sociaux ont la lourde tâche », a souligné Claudie Didier Sevet, consultante internationale en travail social. « Nous avons travaillé durant tout une semaine. Il y a la problématique liée au placement des enfants, trouver des alternatives d’accueil des enfants vulnérables dans les différents centres. On a jeté les bases de la définition, du type et du rôle d’une famille d’accueil. Outre les critères d’identification des famille d’accueil, nous avons revu les critères d’identification d’enfants vulnérables », a expliqué Claudie Didier Sevet.

La définition du concept d’une famille africaine, notamment au Congo, est largement différente de celle des pays occidentaux, au regard d’un certain nombre de réalités sociales. Ainsi donc, il y a urgence à avoir pour les pays du Sud, des accompagnements personnalisés. « Les accompagnements personnalisés consistent à avoir des solutions adaptées à chaque problème, aux types de famille et par rapport à leur réalité. Il est difficile d’avoir des solutions standards dans le domaine de l’accompagnement », a expliqué Claudie Didier Sevet.

L’expérience d’une famille d’accueil est nouvelle au Congo mais le confiage est une expérience traditionnellement très ancienne. Les séminaristes ont partagé plusieurs expériences, dont la maltraitance. D’autres nouveaux concepts du travail social ont largement été examinés au cours de ce séminaire. Néanmoins, au Congo, il y a des églises qui au nom de la générosité chrétienne encouragent des familles à héberger des enfants qui sont d'une autre famille. Cette expérience s’est perpétuée depuis des décennies.

Par ailleurs, en dehors des institutions publiques, il y a, au Congo, des associations qui s’occupent de la protection des enfants vulnérables. Il y a également des dispositifs informels, liés à la vieille tradition du confiage, qui consiste par exemple à confier un enfant à son oncle, à une nièce, à un grand-père pour l’adopter où pour la continuation de ses études.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Les participants au séminaire du 15 juillet. photo 2 : Cérémonie de clôture de la formation.