Afrique australe: le Botswana promet près de 600 millions de dollars au Zimbabwe

Jeudi 28 Février 2019 - 18:03

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les chefs d’Etat Emmerson Mnangagwa et Mokgweetsi Masisi vont devoir finaliser un accord d’aide pour permettre au Zimbabwe de faire face à la crise économique qui le cisaille ces derniers temps.

Concocté le 26 février au terme de deux jours de travail de la commission binationale, l’accord stipule que le Botswana accordera une aide de cinq cent quatre-vingt-quinze millions de dollars à son voisin zimbabwéen. D’après le texte, cinq cents millions seront injectés dans le secteur diamantifère, tandis que les quatre-vingt-quinze autres millions seront investis dans d’autres secteurs relevant du privé.

Du côté de Harare, l’heure est à la satisfaction. « Je voudrais encourager chacun d’entre nous, en tant que fonctionnaires, à utiliser pleinement nos deux journées de travail pour faire la synthèse des questions qui restent à résoudre et qui conduiront à l’opérationnalisation de cette facilité », s’est félicité James Manzou, secrétaire permanent des Affaires étrangères et du Commerce international du Zimbabwe.

Voilà qui s’annonce comme un début de solution à la grave crise économique qui frappe le Zimbabwe depuis des lustres. De multiples appels lancés par le président Mnangagwa peinent à convaincre les bailleurs. Même le voisin sud-africain a refusé de lui octroyer une aide.

Signalons que l’Afrique du Sud a rejeté, en janvier dernier, un prêt de 1,2 milliard de dollars du Zimbabwe. Raison officielle : indisponibilité des fonds.

« L’Afrique du Sud n’a pas ce genre d’argent », déclarait Jabulani Sikhakhane, porte-parole du Trésor national. Harare, en proie depuis des décennies à une grave crise économique, fait face à une insuffisance criante de liquidités.

Et plutôt que d’apporter des solutions afin de conduire le peuple au « nouveau Zimbabwe », symbole du décollage économique, les mesures telles que la récente hausse des prix du carburant n’ont au contraire fait que déclencher la colère des syndicalistes et des opposants qui sont descendus dans la rue la semaine dernière.

Des marches que la police et l’armée ont réprimées avec une violence telle que le Forum des ONG des droits de l’homme au Zimbabwe a recensé plus d’une dizaine de morts, plus de soixante-dix blessés, plus de sept cents arrestations et au moins deux cent quarante-six cas d’agressions et de tortures.

Yvette Reine Nzaba

Notification: 

Non