Afrique de l'Ouest : le Burkina Faso a désormais un gouvernement civil et militaire

Lundi 24 Novembre 2014 - 16:45

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La liste de l’équipe gouvernementale de transition a été annoncée tard que prévue, le dimanche 23 novembre. Sans grande surprise, l’armée occupe des ministères clés : Intérieur, Mines et Sports. La Défense est revenue au lieutenant-colonel Isaac Zida lui-même alors que le président Michel Kafando s’est vu attribué le ministère des Affaires étrangères.

Michel Kafando et Isaac Zida, les deux hommes forts de la transition ont résolu de rester dans leurs domaines de formation. Le président Michel Kafando, diplomate à la retraite, s’occupe du ministère des Affaires étrangères. Quant au lieutenant-colonel Zida, Premier ministre de transition, il prend aussi en charge le portefeuille de  la Défense.

Isaac Zida aura la lourde tâche  de réformer tous les corps des forces de défenses et de sécurité. Trois autres gradés de l’armée font équipe avec lui au sein du gouvernement. Il s’agit du colonel Auguste Denise Barry, nommé ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité. Ce proche collaborateur d’Isaac Zida va s’occuper de la mise en place du système de sécurisation du pays face aux nombreux cas d’attaques à mains armées et au grand banditisme. D’ailleurs, c’est un poste qu’il avait déjà occupé, avant la mutinerie qui avait secoué tout le pays en 2011.

Les deux autres officiers, notamment le colonel David Kabré et son compagnon d’arme, le colonel Boubacar Ba, s'occuperont l'un, des Sports, et l'autre, du secteur stratégique des mines et de l’énergie. Hormis ces départements ministériels, les forces vivent de la nation, partis politiques et la société civile se contentent des portefeuilles « moins importants ». Mais ces leaders qui ont été au-devant de la scène lors des soulèvements populaires contre l’ancien président Blaise Compaoré se disent tout de même satisfaits de cette équipe gouvernementale de 26 membres.

« Le Premier ministre prend le portefeuille de la Défense nationale, ce qui me donne beaucoup de confort. Parce que, vous le savez, le Burkina Faso est un pays de la zone sahélienne où il y a beaucoup de difficultés en ce moment au niveau sécuritaire. La protection de notre territoire et des citoyens à l’intérieur du Burkina Faso, est une chose capitale », a relevé Ablassé Ouedraogo. Et d’ajouter à propos du portefeuille des Affaires étrangères qu’occupe Michel Kafando : « Cela indique que le président de la transition veut réaliser des élections très propres, transparentes. Il aura les coudées franches pour lever, en tout cas, les partenariats nécessaires pour couvrir les besoins du Burkina Faso en matière de financement des élections législatives et présidentielle. »

Guy Hervé Kam, coordonnateur du mouvement Balai citoyen, a, en ce que le concerne déclaré rester plus prudent, malgré le fait de reconnaître que « les militaires sont à leurs bonnes places ». « C’est un gouvernement qui était fortement attendu, pour un an, il est clair qu’il n’y a pas d’état de grâce. C’est dès demain que ça commence. Pour ce qui concerne la défense, il faut forcément recomposer l’armée burkinabè. Tout le monde sait aujourd’hui qu’au Burkina, on a deux armées, le régiment de sécurité présidentielle et l’armée régulière. Il fallait forcément un militaire pour régler cette question-là. », a indiqué Guy Hervé Kam.

Le coordonnateur de Balai citoyen regrette néanmoins la nomination d’Adama Sagnon, ex-procureur du Faso au poste de ministre en charge de la Culture. Selon ce dernier, l’ancien procureur est discrédité par son rôle dans l’affaire Norbert Zongo, journaliste assassiné en 1998.

 

Nestor N'Gampoula et Fiacre Kombo (Stagiaire)