Afrique du Sud: Amnesty International dénonce la hausse du taux de mortalité maternelle

Jeudi 9 Octobre 2014 - 19:45

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« La mortalité maternelle en Afrique du Sud reste élevée à un niveau inacceptable », critique Amnesty International dans son rapport publié le 9 septembre. Il souligne que la plupart de ces décès durant la grossesse ou l’accouchement pourraient être évités.

« En 2012, 60% des décès maternels en Afrique du Sud auraient pu être évités », indique l’ONG de défense des droits de l’homme. Plus d’un tiers de ces décès sont dus au sida, dans un pays qui compte environ six millions de séropositifs, soit plus d’un habitant sur dix.

« Le gouvernement a mis en place des mesures louables pour améliorer la situation, notamment l'accès aux traitements antirétroviraux (ARV) pour les femmes et jeunes filles enceintes séropositives et en rendant gratuit le suivi de grossesse », ajoute Amnesty.

Malgré ces mesures, les Sud-Africaines consultent trop peu et trop tard lorsqu’elles sont enceintes. Moins de la moitié consultent avant la vingtième semaine. « Ces retards expliquent un quart des décès maternels qui pourraient être évités », explique Amnesty.

En Afrique du Sud, le taux de mortalité maternelle se situe à 269 pour 100.000, et « malgré une amélioration depuis 2011, c’est nettement supérieur à l’objectif de 38/100.000 que s’est lui-même fixé le gouvernement pour 2015 », souligne l’ONG. Cet échec, a-t-elle précisé, est dû à plusieurs raisons, notamment, la pauvreté.

En effet, par le manque d’argent pour le transport, les femmes en zones rurales sont obligées de parcourir de longues distances pour aller se faire examiner à l’hôpital. En plus, elles ont également peur de consulter, craignant d’être forcées de faire le test du VIH, avec le risque d’être ensuite critiquées si leur entourage apprenait leur séropositivité.

Amnesty cite aussi « les problèmes structurels du système de santé en Afrique du Sud », pays pourtant le plus développé du continent et doté d’un réseau d’hôpitaux privés attirant des patients de toute l’Afrique. On note par exemple le manque d’ambulances

Dans certains cas, le personnel médical utilise des dossiers particuliers pour les patients séropositifs et les obligent à faire la queue séparément ou dans des salles d’attente réservées aux porteurs du virus HIV.

Par ailleurs, l’Amnesty a appelé le ministère Sud-Africain de la Santé à réformer d’urgence toutes les procédures qui compromettent la confidentialité du dossier médical.

Yvette Reine Nzaba