Afrique subsaharienne : 2017 devrait connaître un redressement à 2,6% selon le FMI

Mercredi 10 Mai 2017 - 18:00

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« L’économie de l’Afrique subsaharienne repart, mais à une vitesse décevante par rapport à la décennie 2005-2015 », indique un rapport sur les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), publié le 9 mai à Dakar, au Sénégal.

Pour la première fois, le FMI s’est penché sur le poids des entreprises du secteur dit informel dans le PIB du continent.

Déjà limité à 3,4% en 2015, le taux de croissance de l’Afrique subsaharienne est tombé à 1,4% en 2016, les deux tiers des pays de la zone ayant connu un ralentissement. 2017 devrait connaître un redressement à 2,6%, confirmé à 3,5% en 2018.

D’après le FMI, cette petite amélioration est due à une production pétrolière nigériane en hausse, à la fin de la sécheresse en Afrique australe, à une poussée des dépenses publiques en Angola pour cause d’élections et à une reprise des cours mondiaux des produits de base.

L’institution a également dressé un tableau présentant la situation de chaque pays en pourcentage. Pendant que l’Éthiopie passe en tête avec +7,5%, suivie de la Côte d’Ivoire avec +6,9%, le Sénégal et la Tanzanie avec +6,8%, le Burundi est carrément à l’arrêt (0%) tout comme la République du Congo (+0,6%). Le Soudan du Sud est dans le rouge (-3 ,5%) et la Guinée équatoriale plus encore (-5%).

Par ailleurs, le FMI prévient les pays exportateurs de ne pas compter sur la poursuite de la hausse des prix des matières premières pour se tirer d’affaire.

« Cette hausse ne compense qu’une petite partie de la chute des prix depuis 2014. Elle est surtout sensible pour le pétrole, mais pas pour les autres produits de base », a expliqué Roger Nord, directeur adjoint du département Afrique du FMI.

Pour le Fonds monétaire international, les pays producteurs de matières premières  dont le budget dépend à l’exportation devraient mettre en place un assainissement budgétaire. Il s’agit, notamment du Nigeria ; de l’Angola et de tous les pays membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cameroun, Gabon, Tchad, Centrafrique, République du Congo, Guinée équatoriale) qui doivent rapidement améliorer leurs recettes publiques et les diversifier hors pétrole.

« Ils doivent aussi réduire de façon intelligente la dépense publique, car elle a connu une forte augmentation sous l’effet d’une poussée des investissements publics pas toujours productifs », a expliqué Roger Nord.

Aux autres pays qui ne sont pas exportateurs de matières premières, le FMI invite à la prudence. « L’Afrique de l’est, et en particulier le Kenya, la Tanzanie et le Rwanda, tout comme l’Afrique de l’ouest, avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal, ont vu leur dette augmenter fortement  ».

« Celle-ci représente encore un risque faible, mais ces pays devraient commencer à ralentir le rythme de leurs investissements publics, élargir leur base fiscale pour éviter de se trouver en difficulté dans quelques années. Cette prudence rassurera les investisseurs qui seront plus incités à apporter leurs capitaux », a commenté Roger Nord.

S’agissant des entreprises, qui ne paient ni impôts ni charges sociales, le FMI estime qu’elles sont essentielles pour les populations. Selon les pays, elles pèsent entre 25% et 65% du produit intérieur brut de l’Afrique subsaharienne et entre 30% et 90% de son emploi non-agricole. Sur ce, le FMI leur demande d’améliorer leur productivité en facilitant leur accès au crédit et aux infrastructures.

Yvette Reine Nzaba

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