Afrique/Covid-19 : pas de vaccination généralisée avant mi-2021

Jeudi 3 Décembre 2020 - 12:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le continent africain ne pourra pas mener une campagne généralisée de distribution des vaccins anti-covid, avant le deuxième trimestre de l'année 2021, en raison des défis liés à l'accès aux vaccins et à leur distribution, a déclaré Dr. Richard Mihigo, responsable des urgences et  vaccins au bureau OMS-Afrique.

 

Selon Richard Mihigo, ce ne sera pas avant le milieu de l'année 2021 que va commencer la vaccinantion en Afrique. Si les résultats intermédiaires positifs de trois vaccins candidats ont renforcé la confiance mondiale dans la perspective d'une supposée fin de la pandémie, « tous ces vaccins ne sont pas appropriés pour un déploiement dans le contexte africain », a rappelé Dr Richard Mihigo. La directrice régionale de l' OMS-Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, invite les gouvernements africains à accélérer la préparation.

De grands défis à surmonter

Mais plusieurs autres défis doivent être surmontés  pour que le continent obtienne des vaccins : Les températures froides requises pour le stockage et la distribution des vaccins (Pfizer-BioNTech -70°C, et Moderna entre 2°C et 8°C, la température d'un réfrigérateur) pour distribuer rapidement le vaccin en Afrique.

Des infrastructures de stockage et une logistique particulière sont nécessaires. Une fois acheminées, les doses devront être stockées dans des entrepôts spéciaux, dont aucun pays ne dispose en Afrique. Il faut peut-être aussi des supercongélateurs munis d'alarmes et entreposés dans des endroits sécurisés. Tout ceci constitue un désavantage concurrentiel notoire et une contrainte énorme, qui suppose l'emploi de conteneurs spéciaux et un vrai défi logistique. A cela s'ajoute le problème de l'équité dans la distribution du vaccin.

Outre cette série de défis, figure l'hésitation voire la non-adhésion catégorique des populations à la vaccination. En cause, la désinformation sur les vaccins, qui circule à travers le continent, et l'adaptation des stratégies de ciblage des adultes.

John Nkengasong se dit préoccupé par le fait qu'une fois que les pays plus riches ont commencé leurs campagnes de vaccination, les compagnies aériennes et les pays exigeront des certificats de vaccination pour voyager, ce qui représentera un défi pour la population africaine au cas où elle n'a pas accès aux vaccins.

L'absence d'équité dans la distribution des vaccins

Un adjoint aux vaccins de l'Unicef explique que les obstacles logistiques doivent être surmontés. Or, Covax ne va fournir aux pays africains des vaccins ne pouvant couvrir que 20% de leur population. La première phase vise à couvrir environ 3% de celle-ci, notamment les plus à risque (agents de santé et les personnes âgées), d'ici la fin du premier trimestre de l'année prochaine, pour ensuite passer à 20% . « Mais pour atteindre les niveaux d'immunité des troupeaux, il est nécessaire de vacciner environ 60% de la population », a déclaré le virologue John Nkengasong, directeur des centres africains de contrôle et préventions des maladies.

Pour son déficit vaccinal, le continent africain doit mobiliser 12 milliards de dollars

L'Afrique devra se procurer les fonds nécessaires pour combler cette lacune. Pour atteindre ce seuil, il lui faut 1,5 milliard de doses de vaccins. Pour payer cela, elle devra mobiliser environ 10 à 12 milliards de dollars. Seuls 49% des pays ont identifié des populations prioritaires pour la vaccination et ont des plans pour les atteindre ; 44% ont des structures de coordination en place, 24% ont des plans adéquats de ressources et de financement, 17% disposent d'outils de collecte de données et de suivi prêts, et 12% ont des plans de communication pour renforcer la confiance dans les communautés. 

 

Noël Ndong

Notification: 

Non