Agriculture : le FSA assujetti aux subventions de l’État

Jeudi 31 Juillet 2014 - 16:15

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L'argent de l’État vient en retard et ne concorde pas toujours avec le calendrier du Fonds de soutien à l’agriculture (FSA). Malgré ce désagrément, le responsable de cette institution étatique, même s'il manifeste son impatience, reste optimiste surtout que la situation est générale pour les autres structures de l'État, au niveau du Trésor Public et que l'année 2014 n'est pas encore finie

Au cours d’un échange avec les journalistes de Patriote, de la Semaine Africaine et des Dépêches de Brazzaville, le directeur du FSA, Apollinaire Itoua, s'est exprimé sur le problème du non versement des subventions de l'État. Outre le fait que le personnel de sa structure travaille dans des conditions difficiles, ils sont également en sous-effectifs. « Je suis dans l’impatience car nous devons aider les promoteurs agropastoraux. Sur le budget 2014, nous n’avons reçu aucun fonds, ni en fonctionnement ni en investissement. Nous fonctionnons avec le report de 2013. En termes de réalisation, on ne peut en parler puisque nous n’avons rien reçu à ce jour. On espère dans un avenir proche, être en mesure de réaliser notre programme d’activités, qui est conditionné par le versement de cette subvention », a déclaré le directeur général.

Actuellement, le FSA est envahi par des demandes des promoteurs qui ne cessent d'augmenter vu les besoins en croissance. Or, empêché par le manque d’argent, le FSA ne peut les traiter.

Le report de 2013, évalué à plus d’un milliard, sert à réaliser autre chose. En effet, en termes d’urgence, le FSA qui accompagne la municipalisation accélérée, est en train de construire le centre agropastoral de Sibiti. Celui-ci devra être équipé, et par la suite, il sera question d’installer les travailleurs agro-pastoraux qui le mettront en valeur.

Un programme d’activités dense

Le programme comprend des formations à réaliser et la deuxième tranche des promoteurs à honorer. Sur ce dernier point, le FSA détient dans ses archives les noms des promoteurs qui avaient reçu la première tranche. Certains ont apporté des justificatifs ; en revanche les autres ont procédé au remboursement. « Il faut bien que les promoteurs montrent leur bonne foi, car nous nous sommes accordés sur les modalités d’utilisation de cette première tranche. Nous envoyons les équipes sur le terrain pour vérifier le travail. Le FSA n’est pas un fonds d’initiative, mais nous sommes une institution qui appuie des personnes qui travaillent déjà dans l’agropastoral. Et le plus que nous leur apportons leur sert à développer leurs activités » a étayé Apollinaire Itoua.

En termes de remboursement figurent aussi les frais d’étude pour ceux qui n’avaient pas eu la chance d’être financés mais dont le FSA détenait les dossiers. Ce remboursement devrait s’effectuer totalement.

Par ailleurs, le FSA pense déjà aux années à venir, afin de ne plus dépendre des subventions de l’État. La structure entrevoie un plan de développement institutionnel dans le moyen terme, à élaborer. Ce document permettra d’avoir de la visibilité. Le directeur général le souhaite vivement, même s’il trouve le projet prétentieux.

En effet, le FSA procède depuis peu à recouvrer l’argent se trouvant entre les mains des promoteurs qui se sont fait passer pour des opérateurs agropastoraux. Le taux de recouvrement est encore faible car il y a beaucoup trop d’argent à l’extérieur. Ainsi, il est très difficile de se fixer dans un avenir proche, que le FSA puisse fonctionner avec. « Nous sommes venus trouver un niveau de recouvrement de l’argent des débiteurs de 12%. Aujourd’hui ce taux a été doublé mais nous n’avons pas encore le montant exact puisque le travail est en cours. Et nous sommes satisfaits. Nous avons instruction de la tutelle de ne pas toucher à cet argent », a souligné Apollinaire Itoua.

Le partenariat avec les banques

Le FSA a signé un partenariat avec la Banque de l’habitat (BCH). Ce contrat consistait à faire un dépôt à titre de garantie pour permettre à la BCH de financer certains promoteurs. La nouvelle équipe qui a pris les commandes depuis moins d'un an, a fait un certain nombre de constats et il revenait au comité de direction de se prononcer. Sur ce dossier soumis à son attention, il a été recommandé un audit confié à un bureau d’étude recruté par le FSA. Son rapport est attendu afin de s’assurer si le partenariat est avantageux ou pas. Les conclusions de cet audit, seront déterminantes pour le partenariat envisagé avec la Banque postale.

Les perspectives

Les perspectives sont nombreuses ! L’argent tant attendu, servira à poursuivre le programme d’appui aux jeunes producteurs ruraux, lancé à Sibiti, pour qu'il s'étende aux autres départements. Un partenariat est aussi envisagé avec le fonds d’appui à coût partagé, pour renforcer les capacités des promoteurs locaux. Ces derniers ont besoin de semence, d’outils, de formation, et d’argent en guise de fonds de roulement.

En outre, le FSA envisage la signature d’un accord avec un concessionnaire en tracteurs qui s’installera au Congo. « Nous verrons dans quelle mesure apporter le service après-vente à nos bénéficiaires qui feront le choix d’acheter un tracteur. (…) La maintenance est importante », a indiqué le directeur général.

En termes de bilan, Apollinaire Itoua revendique, onze mois après sa nomination, avoir restauré la confiance au sein de sa structure. Selon lui, l’image du FSA est en train d’être améliorée dans la mesure où, il a apporté plus de rigueur pour l’octroi des crédits. Aussi, pour la première fois, il a demandé que les travailleurs du FSA soient immatriculés.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Apollinaire Itoua lors de l’entretien avec les journalistes, (photo Adiac)