Agro-industrie : le vaste projet partira de l’ouest avant de gagner la RDC

Samedi 12 Juillet 2014 - 15:30

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Sauf changement de dernière minute, c’est le 15 juillet que le président de la République, Joseph Kabila, se rendra à Bukanga Lonzo, localité située dans la province agricole du Bandundu, pour le lancement officiel des activités du tout premier parc agro-industriel qui signe le démarrage de l’un des plus grands projets de relance de l’agriculture de la RDC. 

Les dernières informations en provenance du site de Bukanga Lonzo ont permis de constater sur place l’observation du chronogramme dans l’exécution des diverses tâches préparatoires, notamment la construction de la piste de l’aérodrome, les travaux de construction de la ligne électrique pour alimenter le parc et enfin l’indemnisation des petits fermiers expropriées. En effet, ce site bientôt opérationnel sera le premier sur une longue série identifiée dans le territoire national au cours des missions antérieures d’experts. En janvier 2014, le doute n’était plus permis sur le choix du Bandundu pour lancer le premier parc agro-industriel qui permettra, au fil de l’avancement du projet, de passer progressivement du stade de subsistance vers une agriculture agro-industrielle tournée vers les marchés en RDC.

Carte du BandunduL’idée est de faire de la RDC un pays agricole, à défaut de le lancer dans la voie du développement économique à travers ses seules richesses minières. Comme l’expliquent les experts, le choix de l’agriculture est stratégique, car le secteur contribue déjà entre 40 et 60% au revenu national, et emploie entre 40 et 80% de la population active. Aussi peut-elle conduire à la transformation structurelle du pays mais pour y arriver, il est nécessaire de quitter les niveaux très faibles de production agricole pour atteindre une productivité plus importante. Au-delà, l’agriculture demeure à n’en point douter le porte-étendard de l’éveil économique en ce qu’elle règle durablement le problème de l’insécurité alimentaire. Selon les chiffres récoltés sur le terrain en 2012, les personnes qui montrent un besoin urgent d’assistance humanitaire sont en hausse. L’on est passé de 5,4 millions à 6,3 millions, soit une augmentation de 17%.  Et la situation de conflit qui a prévalu, particulièrement dans l’est du pays, a contribué à l’exacerbation de la précarité des familles.

Le défi est de taille. S’il est un fait que plus du tiers de la population congolaise trouve un emploi dans l’agriculture, il est tout aussi vrai que la faiblesse de la productivité empêche les paysans à générer suffisamment de revenu pour couvrir leurs dépenses alimentaires. Et cette situation ne peut que contribuer à la dépendance alimentaire. À travers les parcs agro-industriels, il est possible d’agir à la fois sur la malnutrition et le déficit alimentaire, tout en encourageant la promotion des filières prioritaires dont le maïs, le riz, le manioc, la banane plantain et les cultures industrielles. Le parc joue ainsi le rôle de carrefour en aidant à une concentration de services et d’infrastructures de production. Cela intègre les équipements et technologies appropriées qui entrent en ligne de compte dans la chaîne de valeurs de l’activité agricole, conformément aux standards internationaux. Dans ce parc, tout est fait aussi pour assurer une bonne desserte en eau et en électricité ainsi que les télécommunications. À cela, il faut ajouter les services conseils, un service de mentorat pour les entrepreneurs, un accès à des technologies. Avec le temps, les résultats attendus sont le développement des fermes commerciales, l’appui aux petits fermiers évoluant dans la périphérie des sites aménagés et le développement des coopératives agricoles à haute intensité de capital et de main d’œuvre.  

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

La carte du Bandundu