Aide au développement : les ONG dénoncent sa déviation vers la sécurité

Mercredi 26 Octobre 2016 - 12:46

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Dans la perspective d’intégrer les 17 objectifs de développement  durable de l’ONU et l’accord de Paris sur le changement climatique, l’Union européenne (UE) a entrepris la révision de son cadre pour la coopération au développement.

Une série de mesures pour l’application des ODD et une communication sur le futur accord avec les pays ACP (Afrique, Caraïbe et Pacifique) a été présentée. Ce cadre remplacera l’accord de Cotonou qui lie les pays ACP avec les 28 Etats membres de l’UE sur le commerce, le développement et le dialogue politique. L’ONG Oxfam a dénoncé la déviation de l’aide au développement vers la sécurité.

La ministre française de la Fonction publique, Annick Girardin, pense que les ODD sont une réponse aux causes des migrations. Elle est favorable à cette révision tout en soulignant quatre risques majeurs, notamment la sécurisation de l’aide, l’utilisation possible de l’aide humanitaire comme  un outil de contrôle de l’immigration, la destination des financements, et le rôle du secteur privé.

1-   

La sécurisation de l’aide : « l’aide au développement est définie comme un instrument de lutte contre la pauvreté et l’inégalité. Mais dans le contexte actuel, une partie des financements pourraient être utilisée à des fins sécuritaires. Les instruments sécuritaires sont nécessaires, nous ne le nions pas, mais nous nous demandons pourquoi l’aide au développement, censée éradiquer la pauvreté, est détournée vers des aspects sécuritaires », s’interroge Annick Girardin.

2-   

L’aide outil de contrôle de l’immigration ? : « L’aide humanitaire pourrait finir par être utilisée comme un outil de contrôle de l’immigration dans les pays tiers, c’est le principe de conditionnalité, au lieu d’aider les personnes dans le besoin dans ces pays. Au lieu de cela, l’aide sert les intérêts de l’Europe en empêchant les migrants d’arriver en Europe. Cela n’a clairement rien à voir avec le but de l’aide au développement », selon elle.

3-   

 La destination des financements : « les financements devraient arriver aux personnes qui en ont besoin. Or, dans le contexte de la crise migratoire, les financements ont tendance à se détourer vers les « pays d’origine » et les « pays de transit » », regrette-elle.

4-   

Le rôle du secteur privé : « Celui-ci a un rôle à jouer en faisant la promotion des ODD, mais le privé n’est pas une panacée qui couvrira le manque de financements des ODD. Il faut donc clarifier leur contribution réelle. L’une de leurs plus grandes contributions est liée à leur propre chaîne d’approvisionnement – il faut une meilleure distribution des richesses entre leurs travailleurs. C’est une condition importante de l’éradication de la pauvreté », a souligné Annick Girardin.

 

Noël Ndong

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