Allocution de Jean-Marie Dedeyan, vice-président de la Fondation Charles de Gaulle, le 18 juin 2020 à Colombey-les-deux-églises

Jeudi 18 Juin 2020 - 18:21

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En ce 18 juin 2020, un peu partout dans le monde, notamment en Afrique mais aussi dans d’autres régions ultra-marines, des hommes et des femmes honorent aujourd’hui le souvenir de l’Appel historique lancé de Londres par le général de Gaulle, décédé le 9 novembre 1970 ici, à Colombey- les-deux-églises.

A l’hommage au général de Gaulle qui nous réunit ce matin 80 ans après le 18 juin 1940, nous associons les hommes et les femmes qui l’ont rejoint, ceux qui ont combattu à ses côtés comme ceux de l’armée des ombres, résistants et résistantes dont le courage et l’obstination valeureuse furent décisifs dans la longue épreuve à laquelle notre nation a été confrontée.

Permettez-moi d’y associer aussi par la pensée les pays africains de l’ex-Afrique équatoriale française, Tchad, Cameroun, et particulièrement le Congo, dont le ralliement à la[J1]  France Libre a été essentiel pendant les dures années de combat pour la libération de notre pays.

Le Gaullisme, c’est d’abord une histoire. L’histoire d’un homme et de ses compagnons qui refusent la défaite de 1940, s’opposent au renoncement du régime de Vichy et décident de combattre pour défendre une certaine Idée de la France forgée par des siècles d’histoire, une conception de la souveraineté, un refus de l’asservissement et une volonté farouche de permettre au peuple français de continuer librement à écrire sa propre histoire au lieu de la laisser écrire par d’autres.

Le Gaullisme n’est ni une religion, ni une doctrine. C’est une conception murie et pragmatique de l’action dans le souci constant de l’intérêt supérieur du pays.

Cette approche repose à la fois sur des réalités historiques, culturelles, démographiques et géographiques, sur des valeurs philosophiques, sur une prise en compte réfléchie des circonstances et des réalités, et sur une capacité d’application dont les principes demeurent, mais dont la traduction opérationnelle est fonction des circonstances.

Etre gaulliste aujourd’hui, ce n’est pas être nostalgique. C’est, au contraire, agir sans renoncer pour maintenir vivante une certaine idée de la France, de l’Etat, de la Nation, de la République et du bien public, afin d’éclairer et d’élever la pensée et l’action future des jeunes générations face aux réalités et aux défis du XXIe siècle.

La Fondation Charles de Gaulle a reçu pour mission de porter le souvenir et de promouvoir la pensée et l’action du général de Gaulle, en France et à l’étranger en restant détachée des débats partisans.

Depuis 50 ans, elle déploie ses activités dans les domaines de la recherche universitaire, de l’éducation des jeunes, de l’action de mémoire et du soutien au rayonnement international de la France.

Elle est à l’origine de la construction du Mémorial et de la rénovation de la Croix de Lorraine érigés à quelques mètres d’ici. Chaque année des milliers de visiteurs y sont accueillis, ainsi qu’à la maison natale du général à Lille, actuellement en cours de rénovation. Elle est également à l’origine de l’Historial Charles de Gaulle, dans l’enceinte du musée de l’Armée aux Invalides. Et son siège du 5 rue de Solférino à Paris abrite le bureau qu’a occupé le général de Gaulle de 1947 à 1958, avant d’être appelé par le président Coty à sortir la France et les Français des errements de la IVe République.

A un moment où le monde fait face à des mutations qui interrogent, interpellent et fragilisent les équilibres, à des rivalités génératrices de tensions préoccupantes, à des défis technologiques source d’enjeux nouveaux de souveraineté, la pensée du général de Gaulle, son pragmatisme face aux situations les plus difficiles et à des acteurs imprévisibles, constituent une source d’inspiration pour les générations présentes et futures.

De Gaulle n’a jamais cessé de combattre le populisme et le racisme, de promouvoir la solidarité nationale, de conjuguer liberté économique et progrès social, d’encourager la participation, de rechercher l’intérêt de la France dans le constant souci de son indépendance et de sa position en Europe et sur la scène internationale.

Il est donc important de développer l’enseignement de l’histoire du XXe siècle vers les jeunes en collaboration avec l’éducation nationale, de renforcer la coopération entre les fondations mémorielles et les collectivités territoriales et d’envisager de nombreuses évocations historiques et pédagogiques dans les stratégies de promotion du tourisme culturel comme c’est déjà le cas, notamment, dans le cadre de nos partenariats avec le Département de la Haute Marne que préside notre ami Nicolas Lacroix, le Département du Nord et la région Grand Est, présidée efficacement par Jean Rottner, les régions Ile de France et Hauts de France et de nombreuses collectivités territoriales.

Je me réjouis aujourd’hui que la Région Grand Est, la Région académique Grand Est et la Fondation Charles de Gaulle lancent ensemble un grand projet mémoriel ouvert aux élèves des classes de seconde, première et terminale, leur proposant un parcours d’accompagnement pédagogique sur l’engagement du général de Gaulle. Ce projet revêt à la fois intérêt et importance.

L’homme du 18 juin a su inciter les Françaises et les Français à s’émanciper des circonstances et des contraintes pour résister et dépasser les situations accablantes. N’en déplaise à ses détracteurs, son nom, sa pensée, son action, sa personnalité doivent continuer à servir d’exemple aux plus jeunes, quelle que soit leur origine.

Car, votre présence ici le montre, l’histoire forge les hommes et, pour que la France demeure un grand pays, il faut susciter chez les générations présentes et futures une ambition forte et partagée…

 

 

 [J1]s

La Rédaction

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