Alternance démocratique : le Congrès américain accentue la pression sur Kinshasa

Mardi 3 Juillet 2018 - 16:15

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Face à la volonté des principaux dirigeants congolais de bloquer le processus électoral par toutes sortes de subterfuges, les parlementaires américains semblent avoir opté pour la méthode forte, susceptible de conduire ce processus à son terme avec la tenue effective des scrutins d’ici au 23 décembre.

Résultat de recherche d'images pour "une loi sur la crise en RDC adopté au congrès américain"Les États-Unis d’Amérique ont toujours les yeux rivés sur le processus électoral en cours en République démocratique du Congo (RDC) et ne ratent plus une seule occasion pour interpeller les dirigeants congolais en cas de moindre dérapage. L’on se souvient que Washington avait déjà donné le ton en infligeant, en juin dernier, des sanctions contre certaines autorités congolaises dorénavant interdites d’entrée aux États-Unis. Comme si cela ne suffisait pas, c’est au tour du Congrès américain d’emboîter le pas en relançant la pression sur la RDC. Une loi sur la crise politique en RDC, initiée par le sénateur Smith, venait d’être votée, le 28 juin dernier, au Congrès américain. 

Il est réaffirmé dans ce texte, de manière forte, l’exigence pour le pays de tenir des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales voulues libres, démocratiques et transparentes, le 23 décembre. Les congressmen américains ne se sont pas arrêtés à ce niveau et prévoient, dans cette loi, une série de sanctions judiciaires et financières contre des responsables politiques et militaires mais aussi contre des éléments de l’armée, de la police et des services spéciaux qui seraient épinglés comme commanditaires ou auteurs d’actes de nature à entraver le processus électoral et à porter atteinte aux droits de l’homme.

Cent vingt jours sont requis à dater de l’entrée en vigueur de ce texte pour que le président de céans soumette aux comités du Congrès compétents le rapport énumérant les personnalités congolaises jugées sanctionnables, apprend-on. Il s’agit donc des mesures supplémentaires susceptibles d’exercer la pression sur certaines autorités du pays déjà soumises à des sanctions antérieures qui sont toujours d’application (gel d’avoirs, rétention de visas, etc.). Ce barème de sanctions pourrait éventuellement être retiré si le gouvernement congolais faisait amende honorable en progressant de manière significative vers la tenue d’élections libres et équitables et respecte les libertés de presse, d’expression et de réunion telles que décrites dans l’accord de Saint-Sylvestre et dans la résolution 2348 (2017) du Conseil de sécurité des Nations unies.

Bien plus, Washington pourrait éventuellement alléger sa pression sur les officiels congolais si les élections étaient effectives à échéance échue et qu’un président démocratiquement élu aurait prêté serment et pris officiellement ses fonctions, indique-t-on. Autant dire que les États-Unis n’entendent pas relâcher la pression sur Kinshasa qu’ils soupçonnent de tout mettre en œuvre pour torpiller la suite du processus électoral.

      

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Une plénière du Congrès américain

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