Alternance démocratique : Mgr Fridolin Ambongo : « Que Félix Tshisekedi n’oublie pas d’où il vient »

Mercredi 23 Janvier 2019 - 17:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans une interview diffusée le 22 janvier sur  France 24, l’archevêque de Kinshasa a émis des doutes sur un changement probable de régime tant attendu par le peuple.

L’épiscopat catholique continue de garder sa posture de désappointement vis-à-vis de la présidentielle du 30 décembre ayant porté Félix Tshisekedi au pouvoir. Malgré la confirmation des résultats par la Cour constitutionnelle, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) persiste qu'ils ne sont pas  conformes aux données qu’elle a collectées à travers différents bureaux de vote et de dépouillement. C’est en tout cas ce qui a transparu au cours de l’interview que l’archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo, a accordée le 22 janvier à France 24.

Pour le prélat catholique, il est un fait que l’avènement de Félix Tshisekedi à la tête du pays ne va pas changer grand chose. Il redoute, en effet, que le système de gouvernance autrefois décrié sous le régime sortant ne puisse persister. « Je crains fortement que le même système continue avec le nouveau président », a déclaré le vice-président de la Cénco qui n’a pas manqué d’interpeller la conscience du nouveau président qu’il a invité à se démarquer du mode de gestion politique de son prédécesseur. « L’unique message, qu’il n’oublie pas d’où il vient. Il vient du peuple, le peuple souffre, qu’il n’oublie pas le combat du peuple », a-t-il lancé.

À propos de l’investiture de Félix Tshisekedi qui, sauf changement de dernière heure, pourra intervenir ce 24 janvier, le successeur du cardinal Laurent Mosengwo à l'archevêché de Kinshasa entrevoit déjà l’absence des évêques de la Cénco, nonobstant l’invitation qui leur est adressée. « La conférence des évêques se réserve la possibilité de ne pas assister à l’investiture du nouveau président. Une invitation ce n’est pas une convocation. Ce serait comme nous renier nous-mêmes », a-t-il dit.

D’un son de cloche à un autre, les chefs des confessions religieuses membres de la Commission d'intégrité et médiation électorale (Cimé) ont, quant à eux, pris acte de l’élection de Félix Tshisekedi à la tête du pays et lui ont demandé de privilégier le dialogue ainsi que la cohésion nationale. C’était dans une déclaration faite à Kinshasa, le 22 janvier. « Les chefs des confessions religieuses recommandent au président de la République élu de privilégier, tout au long de son mandat, le dialogue et l’unité nationale pour la consolidation de notre nation. Ils l’invitent également à inscrire dans les priorités le parachèvement du processus électoral en cours par l’organisation des élections urbaines, municipales et locales suivant le calendrier électoral publié à cet effet », a déclaré Delphin Elebe Kapalay, président de la Cimé.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Mgr Fridolin Ambongo

Notification: 

Non