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Anticiper

Mardi 2 Septembre 2014 - 12:32

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Nous pensions révolue l’époque barbare où le fait de pratiquer une religion valait parfois aux fidèles le bannissement, la torture, la mort même. Eh bien nous nous sommes trompés puisqu’en ce début de millénaire, où le progrès technique devrait favoriser en tous lieux la liberté de chacun, le fanatisme se réveille et entreprend de ravager des régions entières de la planète.

 

L’erreur que commettent aujourd’hui les peuples et leurs dirigeants consiste à croire qu’ils sont à l’abri de telles atrocités, à imaginer que seuls le Proche et le Moyen-Orient où se sont toujours affrontées les religions monothéistes peuvent être victimes de ces dérives, à espérer que leur propre histoire les maintiendra à l’abri de semblables errements. La réalité est malheureusement infiniment plus cruelle comme le prouvent les atrocités perpétrées  chez nous, en Afrique, par des sectes comme Boko Haram ou Al-Qaïda au Maghreb Islamique.

 

Parce que le progrès technique n’a pas changé la nature profonde de l’homme ce début de vingt-et-unième siècle voit ressurgir les pires formes de violence liées à la religion. Et même si  celles-ci sont perpétrées par de petits groupes qui ne sauraient être confondus avec la grande majorité des fidèles l’on voit bien que des régions entières peuvent basculer en quelques semaines, en quelques jours dans une irrationalité qui génère les pires excès. Nous en savons quelque chose nous Congolais qui avons vu nos frères centrafricains plonger dans le chaos parce que musulmans et chrétiens avaient choisi de régler leurs différends idéologiques les armes à la main.

 

Tout ceci nous conduit à énoncer les deux évidences suivantes : premièrement, n’attendons pas que le mal s’étende à d’autres régions du Bassin du Congo pour en prévenir chez nous les effets inévitables; deuxièmement, favorisons le dialogue entre les religions qui permettra à la raison de l’emporter sur la passion. Alors et alors seulement notre pays se mettra à l’abri d’une violence qui, lorsqu’elle se déchaîne, ne connait pas de bornes et qui déchire les peuples de façon infiniment plus grave que tout.

 

Anticiper les crises que la folie humaine peut engendrer est certainement aujourd’hui l’un des devoirs essentiels de ceux qui gèrent le destin des peuples.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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