Appel à la rue : Lambert Mende recadre Moïse Katumbi

Jeudi 28 Septembre 2017 - 17:23

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Pour avoir déclaré que Joseph Kabila serait contraint au départ par la pression populaire si jamais il n’organisait les élections d’ici décembre 2017, l’ex-gouverneur a été pris à partie par le ministre de la Communication et Médias. Ce dernier trouve indécente une telle perception émanant d’un fugitif ayant maille à partir avec la justice congolaise.   

En exil entre la France et la Belgique, Moïse Katumbi (condamné à trois ans de prison dans une affaire immobilière) dont les démêlés avec la justice congolaise sont toujours pendants n’arrête de multiplier ces derniers temps des déclarations à la presse internationale. Des déclarations intempestives souvent très mal prises par le pouvoir en place réduit à la défensive. La toute dernière ayant soulevé des vagues concerne un appel à la rue lancé par l’ex-gouverneur du Katanga de passage sur France 24. Le nœud du problème, c’est que le candidat du G7 à la présidentielle menace d’activer la pression populaire « si le président Joseph Kabila ne quitte pas le pouvoir et n'organise pas des élections d'ici au 31 décembre en République démocratique du Congo »

Il estime que son appel à la rue est légal puisque la Constitution le lui permet. L’appel au peuple, a-t-il déclaré, est conforme à l’article 64 de la Constitution qui stipule :  « Tout congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ». Toutefois, a-t-il nuancé, si l’actuel chef de l’État accepte de partir, il bénéficierait d’une immunité en tant qu’ancien président et sa qualité de sénateur à vie lui donnerait le droit de vivre en toute quiétude au pays. Tel est le deal que l’ex-gouverneur entend passer avec Joseph Kabila lequel a provoqué l’ire des cadres de la majorité présidentielle.

Premier à réagir, le porte-parole du gouvernement a vite fait de tourner en dérision cette proposition de Moïse Katumbi qui, a-t-il déclaré, ne peut accorder l’immunité au président puisqu’il n’est qu’un fugitif. En somme, Lambert Mende ne s’explique pas la liberté prise par le président du TP Mazembe pour proposer l’immunité au président Kabila et à son entourage s’il quittait le pouvoir en décembre 2017. « D’abord, il faut qu’il revienne, qu’il en finisse avec la justice, et qu’après en avoir fini avec la justice qu’il soit éligible à la candidature, qu’il soit élu s’il est candidat », a-t-il indiqué. Et de s’interroger sur ce qu’aurait fait le président de la République pour qu’il puisse nécessiter l’immunité. « Il a fait quoi ? Il est poursuivi pour quel crime ? » s’est-il demandé tout en émettant de doute sur la maîtrise par l’auteur de ladite proposition de tous ses contours. Et d’enfoncer le clou en ces termes : « Je doute fort que la population puisse suivre son appel, [...] je ne donne pas beaucoup de chances à une suite positive de la part des populations qui ne sont pas aussi naïves que Katumbi le croit ».       

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Moïse Katumbi

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