Après la visite du pape à Bangui, l’archevêque Nzapalainga jubile

Mardi 1 Décembre 2015 - 18:37

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Contre l’avis y compris des services de sécurité français, le pape François a maintenu l’étape de Bangui pour sa première visite en Afrique.

L’Archevêque catholique de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, ne peut pas cacher son soulagement après les deux jours passés par le pape dans la capitale centrafricaine dimanche et une partie de lundi. Avec lui, bien des personnes en Centrafrique et dans différents états-majors chargés de problèmes de sécurité ont dû pousser un « ouf » de soulagement, quand l’Airbus A330 de l’Alitalia s’est élevé dans le ciel de Bangui, lundi en mi-journée, pour le retour du Souverain pontife au Vatican. Ce n’était pas joué d’avance ! Le pape a fait le forcing et maintenu sa visite en Centrafrique pour « aller saluer et conforter les plus humbles dans la réconciliation et la paix ».

« On nous avait prédit l'Apocalypse », pourtant « il n'y a pas eu un coup de feu », s'est félicité Mgr Dieudonné Nzapalainga mardi. « Il n'y a pas eu un coup de feu au Kilomètre 5 (le quartier musulman) ou sur la place de la cathédrale. On nous avait prédit l'Apocalypse, elle n'a pas eu lieu », s'est réjoui un des artisans de cette visite du pape dans un pays dont la presse internationale a semblé (re)découvrir l’existence. Les violences intercommunautaires qui déchirent la RCA depuis 2011 semblent s’être évanouies le temps de la présence du chef de l’Eglise catholique sur place.

Catholiques, protestants et surtout musulmans semblent avoir attendu la venue du pape à en juger par les gestes et les propos qu’ils ont tenus à son égard. A Bangui lundi, le pape a été accueilli à la mosquée centrale de Bangui ; l’imam est monté sur la papamobile et le pape a eu des paroles de réconfort à l’endroit du pasteur président l’assemblée des Eglises évangéliques de Centrafrique dont la maison a récemment été pillée et brûlée par des émeutiers. La présidente de transition de Centrafrique, Mme Catherine Samba Panza, a été touchante d’humilité de reconnaissante, elle qui a demandé devant le pape pardon pour le mal que les Centrafricains se sont faits les uns aux autres.

A souligner que protestants, catholiques et musulmans œuvrent au sein d’une plateforme de dialogue interreligieux qui n’a cessé de sillonner le pays (et a même plaidé la cause de la paix à l’ONU) pour inviter chrétiens et musulmans à ne pas transformer leur différend en guerre de religion. Le pape a rendu visite aux protestants à leur faculté de théologie de Bangui et aux musulmans ; au stade Barthélemy Boganda, un musulman est monté à l’autel pour le rituel de l’offertoire. Mgr Nzapalainga est littéralement aux anges : chez les musulmans « François a enlevé ses chaussures, allant se recueillir et se faisant proche des musulmans. Et il a dit: ‘Si je ne venais pas ici aujourd'hui, chez les musulmans, il me manquerait quelque chose. Une part de nous se trouve dans l'autre’ ».

Lucien Mpama

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