Arts plastiques : l’espace Pamoja ouvre son siège à Brazzaville

Lundi 21 Avril 2014 - 14:04

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pamoja, qui est une expression swahilie qui signifie « ensemble », est une initiative pertinente, lancée par le Franco-Congolais Christian Tchicou. Cet espace, qui a été ouvert le vendredi 18 avril par le ministre de la Culture et des Arts, Jean-Claude Gakosso, permettra à Pamoja de lancer à partir du Congo-Brazzaville de nouvelles ambitions culturelles qui vont naître à travers une série d’événements qui se prolongeront à Paris, puis dans d’autres capitales africaines

C’est avec le soutien du président de la République du Congo, Denis Sassou-N’Guesso, que Pamoja travaille et s’investit depuis 2006 dans la promotion de l’art contemporain africain. La force de ses acquis depuis son lancement en France en 2006, et en particulier l’étape fondatrice qu’a été la grande exposition d’art contemporain africain à l’Unesco en 2010 à l’occasion du cinquantenaire des indépendances africaines en France, conduisent Pamoja à s’installer désormais à Brazzaville pour mobiliser et agir en faveur de l’art contemporain africain.

C’est donc en République du Congo que de nouvelles ambitions culturelles vont naître à travers une série d’événements qui se prolongeront à Paris, puis dans d’autres capitales africaines. Mais entre-temps, Brazzaville abritera en 2014 la première d’une série de cinq biennales de l’art contemporain africain autour de trois moments forts, notamment la présentation d’un nouveau concept combinant audace artistique et technologie ; l'organisation de la grande exposition-dîner de gala autour de 70 œuvres inédites de sept artistes plasticiens africains qui vivent et travaillent au Congo, au Gabon, en Guinée équatoriale, au Niger, au Sénégal, au Tchad et au Togo ; la tenue du forum Pamoja sur les contributions de l’art contemporain africain. Ces trois rendez-vous visent également à promouvoir une nouvelle vision culturelle africaine. Il s’agit de faire de l’art contemporain africain revisité un nouvel outil au service du développement.

Prenant la parole au cours de cette cérémonie, la représentante de l’Unesco au Congo, Ana-Élisa de Santana-Alphonso a remercié le président de la République pour son soutien aux arts plastiques, puis a félicité le gouvernement du Congo pour le rayonnement de la culture. Pour elle, Pamoja est un en train de remplir son contrat social. « Je partage le point de vue de ceux qui pensent que l’art est universel », avant d’ajouter que les artistes africains étaient bel et bien dans le XXIè siècle.

« Pamoja a choisi le pari de démontrer que la promotion de la création n’était pas incompatible avec le marché… Investir dans la culture et promouvoir l’art et les artistes, c’est en effet la meilleure façon à la fois de contribuer à la transmission d'un message de paix et faciliter le sens d’appartenance à l’espèce humaine, et également de participer à la croissance économique et au développement de notre continent. L’Unesco, qui ne ménage aucun effort pour la culture de la paix en Afrique et à travers le monde, ne peut que vous accompagner dans cette démarche pour soutenir les actions du gouvernement dans le rayonnement des arts plastiques en Afrique, car les arts constituent un canal de transmission pour la culture de paix », a-t-elle conclu son allocution.

La conseillère du chef de l’État congolais, Claudia Ikia-Sassou-N’Guesso, marraine de Pamoja, s’est dit ravie d’être marraine de ce projet qu’elle trouve très ambitieux avant de souhaiter bon vent à Tchicou et à toute son équipe.

Pourquoi PamojAfrica ?

Son créateur, Christian Tchicou, pense que depuis de nombreuses années et particulièrement à l’occasion du cinquantenaire des indépendances africaines, en France comme sur le continent africain, l’art vivant d’Afrique s’est imposé dans le paysage culturel international à la fois comme expression originale et incontournable d’une mondialisation mal maîtrisée ne s’exprimant qu’à travers des données quantitatives et comme facteur d’émergence de talents africains jusqu’ici peu connus. Le cinquantenaire a ainsi contribué à faire émerger en pleine lumière la force créatrice des artistes africains et la diversité des expressions artistiques, faisant de l’art africain contemporain une  nouvelle grille de lecture des sociétés africaines de leurs attentes et espérances mais aussi de leurs frustrations et interrogations. En clair, l’art contemporain africain, longtemps confiné dans la conscience occidentale dans le rayon des curiosités anthropologiques ou relégué au rang d’art immature, a démontré sa formidable capacité à traduire concrètement la place de la culture dans le processus de développement de l’Afrique et à prendre toute sa place dans les collections mondiales. Le cinquantenaire des indépendances africaines a servi de révélateur en contribuant à faire émerger une véritable conscience culturelle africaine, de grandes énergies créatrices et à faire connaître et partager ce que les artistes africains avaient de meilleur à proposer au monde dans une démarche artistique capable de montrer que modernité et tradition ne sont nullement inconciliables.

L’art contemporain africain suscite désormais et de plus en plus l’intérêt des grands collectionneurs, des galeries européennes et américaines avec une place privilégiée sur le marché international de l’art, tout en renforçant ses attaches avec le marché de l’art africain, notamment celui de Dakar.

Notons que l’Espace Pamoja est situé au 255-256 avenue des Premiers Jeux africains, en face du stade Marchand.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Claudia Ikia-Sassou-N’Guesso prononçant son allocution. (© DR) ; Photo 2 : Le ministre de la Culture et des Arts coupant le ruban symbolique à côté de Christian Tchicou et Claudia Ikia-Sassou-N’Guesso. (© DR) ; Photo 3 : Photo de famille à l’issue de la cérémonie. (© DR)