Assainissement : Apisa ONGD excelle dans le traitement intégré des déchets urbains

Lundi 10 Février 2014 - 14:19

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Grâce l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), cette organisation a lancé un projet d’appui pour la production des fertilisants organiques dans la ville de Kinshasa.

L’Association pour la promotion des initiatives sociales et agricoles (Apisa ONGD) travaille avec les maraîchers des communes de Lemba, Matete et Mont Ngafula en leur fournissant des composts servant de fumier à la terre permettant ainsi aux maraîchers de faire de bonnes récoltes. Pour apporter ce produit aux maraîchers, Apisa ONGD fait de l’assainissement son cheval de bataille. Elle fait le ramassage des déchets dans le marché de Matete où un bureau s’y trouve installé. Ensuite, c’est le triage qui intervient dans l’objectif de ne garder des déchets biodégradables, autrement appelés déchets végétales. « Par ce geste, nous contribuons à l’assainissement du marché de Matete. L’innovation est que nous faisons le premier tri au niveau du marché. Nous récupérons les déchets biodégradables dans les bacs verts, tandis que les métaux, les bouteilles et autres sont mis dans les bacs noirs », a indiqué Mme Béatrice Badingidila, responsable de cette ONGD.

Ce projet de traitement intégré des déchets qui a été accepté par l’hôtel de ville de Kinshasa, en partenariat avec la ville de Bruxelles, bénéficie des subventions du Pnud dans le cadre des micro-financements pour l’environnement. Lancé au mois de novembre 2013, ce projet a permis la formation des éboueurs des marchés de Matete et Lemba dans le ramassage et le triage des déchets; la sensibilisation des chefs des pavillons et des vendeurs du marché de Matete et l’évacuation des déchets du marché de Matete jusqu’au site de compostage à Lemba Echangeur. Le recyclage des déchets en compost ainsi que la démonstration de l’utilisation du compost et la distribution aux organisations maraîchères figurent aussi parmi les activités réalisées dans le cadre de ce projet.

Impact du projet

A en croire Mme Béatrice Badingidila, la formation des éboueurs des deux marchés a rendu ces derniers professionnels dans l’assainissement et le triage des déchets qui sont valorisés. « Le compost contribue à la protection du sol, donc de l’environnement. Il facilite le travail des maraîchers et sert à la production des aliments sains. Il est meilleur parce qu’il répond à la nature du sol », souligne les experts de cette ONG. Faisant la promotion de la culture bio, cette ONG estime que c’est un projet à dupliquer partout pour aider la population à éviter certaines maladies. Ces experts avertissent les maraîchers contre l’utilisation des engrais chimiques qui, fabriqués à base des acides, finissent par rendre le sol acide. Aussi soutiennent-ils que la durée de conservation des produits est meilleure selon que le maraîcher recourt au compost.

Par rapport à la population, la responsable d'Apisa ONGD situe l’impact de ce projet à plusieurs niveaux. « Au niveau du marché, près de cinq mille vendeurs sont les premiers bénéficiaires directs de ce projet qui leur permet de vendre dans un milieu sain, à l’abri des maladies ; plus ou moins deux mille acheteurs en profitent également ainsi que leurs familles », dit-elle. Ce projet a aussi permis la création d’emploi pour tous dans le processus de traitement des déchets urbains. « Soixante éboueurs qui étaient des enfants de la rue sont aujourd’hui des professionnels de l’assainissement du marché », a-t-elle fait savoir, précisant que c’est un projet communautaire au vrai sens du terme.

En outre, le centre de recyclage devient un cadre de recherche scientifique pour les élites congolaises, c’est-à-dire les professeurs et les étudiants. C’est un projet qui touche plusieurs secteurs (environnement, agriculture et développement rural, enseignement supérieur et universitaire, affaires sociales, santé publique, recherche scientifique, égriculture, petites et moyennes entreprises,travail…°

Cette ONGD qui dépend des subventions et des dons, fait face à des difficultés aussi bien financiers que matériels et humains qui rendent difficiles son travail d’assainissement. La vétusté des motos d’évacuation des déchets, la non utilisation des broyeurs par manque du courant électrique ainsi l’attitude conservateur et peu innovants des maraichers renforcent ces difficultés.

Mme Béatrice Badingidila lance un appel aux autorités congolaises : « Nous demandons à l’Etat congolais et aux organismes d’appui au développement durable de nous soutenir dans la mise en œuvre surtout du projet de traitement intégré des déchets urbains par les visites de nos activités, des subventions conséquentes ainsi que l’octroi du matériel de transport afin d’évacuer et de distribuer le compost dans les différents sites maraîchers qui sont dans la périphérie de la ville ».

Gypsie Oïssa Tambwe

Légendes et crédits photo : 

Photo1: Projet exécuté par Apisa ONGD Photo 2: Les composts alignés dans la compostière de Lemba Echangeur à Kinshasa