Assemblée nationale : le gouvernement Tshibala investi sur fond de contestation

Mercredi 17 Mai 2017 - 17:45

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Le nouveau gouvernement congolais a été investi dans le chahut par le Parlement, mardi 16 mai sur fond d’une forte agitation orchestrée par les députés membres du Regroupement des députés du rassemblement (RDR).

 

Le Premier ministre Bruno Tshibala et les membres de son équipe ont de bonnes raisons de pousser un ouf de soulagement. Leur investiture mardi 16 mai à l‘hémicycle du Palais du peuple s’est négociée dans une atmosphère de tension, qui a failli compromettre le déroulement de la plénière. Les incidents ayant émaillé cette séance d’investiture traduisent la contestation dont fait l‘objet le Premier ministre dans le chef d’une opinion parlementaire, infime soit-elle.

Ce n’était donc pas une partie de plaisir pour Bruno Tshibala qui expérimentait pour la première fois les usages parlementaires où la libre expression est garantie. Décidés à lui barrer la route, les membres du Regroupement des députés du Rassemblement (RDR) ont planifié une stratégie qui devrait s’articuler autour d’une motion incidentielle requérant la non-investiture du gouvernement pour non conformité à l’accord du 31 décembre. Le rejet de la motion a suffit pour envenimer la situation et faire monter la tension à l’hémicycle. Aux sons de Vuvuela, les députés du Rassemblement ont pris l’option de perturber la séance sur fond d’altercation avec leurs collègues de la majorité. La scène a duré plusieurs heures avant que les choses ne se remettent en place. Et lorsque le Premier ministre prit la parole pour lire son discours-programme, les députés RDR prennent la porte de sortie.

Et même lorsqu’il égrène les grandes lignes de son programme d’actions, Bruno Tshibala difficile à convaincre de nombreux députés, qui pensent que c’est « du déjà entendu » allant jusqu’à qualifier son discours d’un « catalogue de bonnes intentions ». La majorité d’intervenants qui se sont succédé à la tribune se sont montrés dubitatifs quant à la capacité de ce gouvernement à mobiliser des fonds pour l’organisation des élections dans les délais. Ils pensent que le Premier ministre sera buté au problème de budget et de la mobilisation de l’opinion nationale et internationale pour adhérer à son programme. En outre, pensent-ils, le fait de proposer la réforme du mode de scrutins des élections pour atténuer l’équation financière, risquerait de retarder inutilement l’échéance électorale de décembre 2017.

D’une manière générale, plusieurs députés ont estimé que le Premier ministre était très théorique dans son discours qui, d’après eux, s’inscrit dans la logique des programmes des exécutifs précédents.  Toutefois, nonobstant les critiques parfois virulentes qu’il a subies durant la séance de son investiture au Parlement, Bruno Tshibala a finalement été investi mardi soir et, avec lui, les membres de son équipe gouvernementale.        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Bruno Tshibala

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