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Mardi 26 Novembre 2019 - 11:43

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Que le pape François ait choisi les villes martyres d’Hiroshima et de Nagasaki, au Japon, pour dénoncer ce week-end la « perversité » de la dissuasion nucléaire et qualifier de « crime » « l’utilisation de de l’énergie atomique à des fins militaires » n’a rien de surprenant. Dès le Concile Vatican II, en décembre 1965, les plus hautes autorités de l’Eglise catholique avaient condamné ce type d’arme en soulignant que « le soi-disant équilibre qui en résulte n’est ni une paix stable ni une paix véritable ». Condamnation sans appel que Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI avaient relayée, amplifiée même et que le pape François s’est chargé de traduire en termes accablants là où l’usage de ces bombes causa la mort de centaines de milliers d’êtres humains.

Si le pape a dénoncé avec une telle force l’arme nucléaire, ce n’est pas seulement parce qu’il a voulu commémorer le drame qui frappa le Japon, il y a soixante-quatorze ans. C’est aussi par ce que le risque de voir ce type d’arme employé un jour prochain sur un théâtre d’opération grandit de jour en jour. Avec les grandes puissances comme la Russie qui remettent en question les traités signés entre elles pour réduire progressivement la menace que font peser ces engins sur l’humanité tout entière. Avec les nations comme l’Iran qui cherchent à s’en doter, mais aussi Israël, le Pakistan, l’Inde, les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni qui en disposent. Avec donc une menace globale qu’aucune autorité internationale ne sera capable de prévenir.

Au propos tenu par le pape là même où l’arme nucléaire a démontré sa dangerosité extrême, il convient d’ajouter deux considérations, certes moins brutales mais tout aussi fondamentales : la première est le coût dément de ce type d’armement dont la sophistication croissante s’avère proprement ruineuse pour les pays qui en disposent ; la seconde est l’atteinte que porte et portera de plus en plus à notre environnement naturel le stockage des déchets  nucléaires dont l’élimination va demander en réalité  des milliers d’années.

S’il est peu probable que l’appel à la raison lancé par le pape François soit entendu par les Etats et les gouvernements qui se sont dotés de ces armes, il est certain qu’il a été perçu par les peuples concernés. Et donc qu’il déclenchera un jour ou l’autre un mouvement de révolte planétaire.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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