Attentat à la rédaction de Charlie Hebdo : douze personnes tuées

Mercredi 7 Janvier 2015 - 18:15

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Douze personnes ont été tuées mercredi matin dans l'attaque contre les locaux de l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo dans le XIe arrondissement de Paris. Parmi les victimes figurent les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski et Tignous ainsi que le chroniqueur et économiste Bernard Maris, et deux policiers. Huit personnes ont été blessées, dont quatre grièvement.

Trois hommes habillés de noirs et cagoulés ont pénétré à 11h30 dans les locaux du journal armés d'une kalachnikov et de fusils à pompe. Ils ont abattu un policier chargé de la sécurité avant de s’engouffrer dans les locaux, où se tenait la conférence de rédaction réunissant 15 personnes. Selon des témoins, une trentaine de coups de feu ont retenti  au cri de «Allah akbar», prononcé par l’un des assaillants. Les hommes auraient pris la fuite à bord d’une voiture volée dans Paris en criant «Nous avons vengé le prophète Mahomet, nous avons tué Charlie Hebdo». Ils auraient changé de véhicule Porte de Pantin et se seraient volatilisés.

Les locaux de Charlie Hebdo étaient sous protection policière après des menaces violentes exprimées après l’affaire des Caricatures de Mahomet. En 2006, Charlie Hebdo avait publié une série de caricatures de Mahomet reprises du journal danois Jyllands-Posten. Ces dessins avaient déclenché des protestations dans des pays à majorité musulmane. Les mesures de sécurité sont aujourd’hui renforcées autour de Jyllands Posten.

En 2011, un incendie criminel avait ravagé les locaux de Charlie Hebdo.

Réactions dans le monde

"Un acte terroriste, sans aucun doute", a réagi immédiatement le président François Hollande  qui s'est rendu en fin de matinée sur les lieux de l'attaque avant de dénoncer un acte "d'une exceptionnelle barbarie". À Paris, le Premier ministre Manuel Valls a immédiatement relevé le plan antiterroriste Vigipirate au niveau "Alerte attentats" pour l'ensemble de la région parisienne.

Le recteur de la Mosquée de Paris Dalil Boubakeur évoque à la radio une "déclaration de guerre fracassante". "Les temps ont changé, nous entrons dans une nouvelle période de cette confrontation... C'est un pan entier de notre démocratie qui est gravement atteint". Des propos relayés par la chancelière allemande Angela Merkel qui dénonce "une attaque que rien ne peut justifier contre la liberté de la presse et d'opinion, un fondement de notre culture libre et démocratique."

Hassen Chalgoumi, l'Imam de Drancy, a fait part de sa colère à l'égard des "criminels, des barbares, des satan" qui ont commis l'attentat rappelant que "leur haine n'a rien à voir avec l'Islam".

"La France, et la merveilleuse ville de Paris où cette attaque scandaleuse a eu lieu, sont pour le monde une référence intemporelle qui demeurera bien au-delà de la vision haineuse de ces tueurs", écrit Barack Obama dans un communiqué.

Le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé le terrorisme "sous toutes ses formes" après l'attaque, selon son porte-parole cité par l'agence de presse TASS.

Morgane de Capèle