Attente

Il est vrai que rien n'est encore joué dans le duel sans pitié qui oppose la candidate démocrate Hillary Clinton et le candidat républicain Donald Trump, ce qui explique pourquoi les regards du monde entier sont aujourd'hui tournés, inquiets, vers les Etats-Unis. Car de cette cinquante-huitième élection à la présidence américaine depuis 1788 peut surgir une posture internationale, et donc une diplomatie, radicalement différente de celle qui a marqué le double mandat de Barack Obama.

Ce qui frappe les observateurs et plus généralement d’ailleurs la communauté internationale en cette fin de campagne, c'est l'agressivité avec laquelle les deux challengers se sont affrontés dans les dernières semaines sur les questions de gouvernance interne et de politique étrangère de l'Oncle Sam.  N'hésitant pas à brandir des arguments avilissants qui concernaient la vie privée de leur adversaire et non le programme que celui-ci ou celle-ci proposait à ses compatriotes, Donald Trump et Hillary Clinton ont franchi des limites que l'on pensait jusqu'à présent infranchissables. Et cela ne peut manquer d'inquiéter les dirigeants sur les cinq continents que compte la planète.

S'il est probable, voire même certain que le vocabulaire et le langage du nouveau ou de la nouvelle locataire de la Maison Blanche changeront de façon radicale sitôt le scrutin passé on peut tenir pour acquis, en revanche, que les attaques de toute nature lancées durant la campagne présidentielle laisseront des traces indélébiles. Alors, en effet, que de grands changements sont en cours dans la sphère internationale avec l'affirmation croissante des deux superpuissances que sont la Russie et la Chine, les positions prises par celui ou celle qui héritera de la présidence américaine ne pourront qu'impacter les rapports de force entre ces « super-grands ».

Dans un pareil contexte, comme nous l'avons écrit ici même à plusieurs reprises, le tiers-monde et tout particulièrement l’Afrique vont devoir s'affirmer plus qu'ils ne l'ont fait jusqu'à présent sur la scène mondiale. Si du moins ils veulent tirer parti de la nouvelle équation qui se dessine sous nos yeux.