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Austérité

Mardi 9 Février 2016 - 16:51

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Que l'effondrement des cours du pétrole sur les marchés mondiaux contraigne les pays producteurs à serrer, comme on dit, "les boulons" en mettant de l'ordre dans leurs dépenses n'a rien d'anormal, ni de choquant. Mais il ne faudrait pas que la cure d'austérité qui en découle plonge leur économie dans une crise financière qui dégénèrerait vite en crise sociale et qui, à coup sûr, aurait des conséquences politiques dramatiques.

Vraie pour toutes les nations qui produisent de l'or noir sur les cinq continents cette mise en garde l'est plus encore pour les nations comme la nôtre qui franchissent une étape essentielle de leur Histoire en raison des échéances politiques à venir. Si l'élection présidentielle et les élections législatives qui la suivront se déroulent chez nous dans un climat délétère provoqué par la faillite des petites et moyennes entreprises, par la montée brutale du chômage et donc de la misère, par l'assèchement des revenus individuels et collectifs, l'on peut être certain que la paix intérieure qui nous permit de sortir du chaos dans lequel  nous avaient plongé les guerres civiles de la fin du siècle précédent sera mise en péril. Avec toutes les conséquences néfastes que ce retour en arrière soudain et brutal ne manquera pas d'avoir.

Dans le même temps, par conséquent, où il concentre son énergie sur la mise en place du dispositif qui permettra, demain, la bonne tenue des scrutins présidentiel et législatif, le gouvernement doit s’employer plus et mieux qu'il ne le fait actuellement à réduire les fractures provoquées par l’effondrement des moyens financiers dont dispose le peuple congolais. S'il ne le fait pas en réduisant les ponctions opérées de différentes façons sur les citoyens et les entreprises, en accroissant de façon significative les investissements publics, en remboursant une part notable de la dette d'Etat envers le secteur privé, en incitant les banques à aider les entreprises dans la passe délicate que celles-ci traversent, en mettant en place un dispositif permettant de réduire le plus possible l'impact social des troubles économiques actuels, l’on peut être certain que la rue s'éveillera.

Ne pas sacrifier le présent au futur est certainement aujourd’hui l'un des devoirs que doit s'assigner l’Etat s’il veut que les réformes en cours de la gouvernance publique aillent jusqu'à leur terme dans la paix et la sérénité.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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