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Aux Congolais et Congolaises de bonne foi

Mercredi 13 Août 2014 - 13:15

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Toute Constitution est la résultante d’une volonté politique et juridique à partir de laquelle une société s’édifie et se stabilise. Si l’Occident a saisi l’importance des lois écrites, il répond de manière efficiente aux mutations planétaires par une stratégie : l’adaptabilité. Par conséquent, amender des textes de loi est une nécessité. Aussi, la République du Congo Brazzaville engage-t-elle l’avenir de sa liberté à mesure qu’elle reconnaît nécessaire le changement sa Constitution.

Parmi vous, certains tenteront de dénaturer mes propos. Mais je leur demande de me lire : je plaide pour la paix. Car l’histoire de notre pays est jalonnée de violences. Sur cette route, nous avons perdu des proches, et nous avons pleuré leur disparition. Mais l’histoire n’est pas une fatalité. Vous, amis de la République du Congo, je vous encourage à œuvrer pour la paix. Vous et moi sommes plus que jamais soudés. Notre nation est "une et indivisible". À présent, c’est à nous, Congolais du troisième millénaire, de renforcer cette paix. Usons de nos Lumières puisque les Démocraties occidentales ont fait piétiner l’équilibre de notre société ; et suite à notre indépendance le partnership avec ces mêmes Démocraties a été inéquitable. Or, en matière de démocratie, il est une chose admirable, loin de l’effervescence des grandes agglomérations, dans nos villages : effectivement, tout litige s’y règle devant les instances suprêmes, à savoir le chef et les sages. Ces juges écoutent, questionnent, se concertent, votent et adoptent une décision juste et acceptée. En somme, la structure de notre pays est démocratique et pacifique, contrairement à ce que certaines laissent entendre en Occident. 

Certes, en ce qui concerne la paix, j’entends les griefs tenus contre notre président, Denis Sassou N’Guesso : « cette paix est fragile ». Il est cependant vain d’accuser un seul homme. A contrario, au nom de l’idéal républicain, il est plus rationnel de réformer les institutions et de transformer notre constitution, texte de 2002, qui répondait à une conjoncture : la  sortie des guerres civiles. Car modifier notre constitution entraîne dans son sillage une réflexion sur l’identité et le devenir de notre nation. Or, seule une constitution rénovée et adaptée aux rapports de forces nationaux et mondiaux permettra les solutions adaptées aux préoccupations de nos compatriotes : éducation, emploi, loisir, santé...  

Et puisque notre identité est congolaise, il faut corriger le tribalisme. Par conséquent, les partis ethniques doivent œuvrer pour l’amitié entre les Congolais et laisser le gouvernement autonome dans ses décisions. L’esprit républicain doit logiquement s’étendre à nos douze départements tandis que la lutte contre la pauvreté doit être un impératif qui transcende les clivages. Ainsi, notre Constitution doit évoluer grâce à un homme, notre président Denis Sassou N’Guesso, favorable aux réformes et à la paix. Notre Congo demande à son président la mise en place d’un vote par référendum pour la modification de notre constitution et la création d’une commission d’experts capables de nourrir ce changement.

En conséquence, soutenons ce changement de constitution et encourageons notre président à le porter. Faisons de notre Congo le précurseur en Afrique des mutations démocratiques et républicaines. L’hétérogénéité des cultures et histoires des nations de l’Afrique ne doit pas empêcher de réfléchir à l’homogénéité des systèmes de gouvernance et rêver des États-Unis d’Afrique unis autour d’une même Constitution. Par ailleurs, ces systèmes de gouvernance doivent être pensés pour chaque pays et pour le continent africain lui-même selon l’interpénétration de forces et critères africains, de contraintes et paradigmes mondiaux. Enfin, il nous faut encourager les instances politiques à travailler en relation directe avec les sages des villages, lesquels ont un rôle crucial. 

Je suis revenue de la diaspora, je vis le Congo d’aujourd’hui. Je viens me joindre à vous, sœurs et frères, pour rendre réalisable le référendum en faveur du changement de constitution.

Aurélie Ganga, de retour de la diaspora

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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