Bancarisation de l'Afrique : les balises sont posées

Dimanche 27 Juillet 2014 - 11:00

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Pour la troisième année consécutive, l’équipe du magazine Forbes Afrique a tenu ses engagements. Elle a pu réunir le 25 juillet, à Brazzaville, trois chefs d’État et plus d’une centaine de personnalités. Banquiers, équipementiers, politiques, diplomates, etc., sont intervenus sur ce sujet qui interpelle tout le monde 

Les statistiques sur la bancarisation en Afrique sont mauvaises. Pourquoi ? Peut-être parce que le système bancaire importé de l’occident n’est pas adapté à la réalité africaine. Denise Epoté de TV5 qui a assuré la modération de cet évènement économiquement africain a donné la posssibilité aux uns et autres de s'exprimer. L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, invité à l’évènement, a dégagé le lien existant entre la qualité des banques et la stabilité des systèmes politiques. Un tandem qui suppose un État fort. Selon lui, le défi de la bancarisation en Afrique ne peut être relevé que par les Africains eux-mêmes. Et il n'est pas souhaitable qu'ils calquent sur les systèmes européens.Toutes les banques devraient syndiquer entre elles car il est question de réunir 54 États autour d'une cause commune. « Le travail de banquier s’inscrit dans la durée, accompagner le client et non de se faire des bénéfices en quelques mois (…) la bonne conjoncture économique pourrait faire en sorte que les banques ne soient plus frileuses », a-t-il étayé.

« Développer la confiance : quelles solutions pour favoriser la bancarisation ? »

Telle est problématique soulevée par le premier panel dont les débats ont été conduits par le journaliste de i-Télé, Olivier Galzi. Il a été établi que la confiance est cruciale et c’est aux gouvernements de l’établir et de posséder un cadre réglementaire légal. 

Le deuxième Panel qui a planché sur « l’innovation, catalyseur de la bancarisation africaine : le cas du mobile banking », a permis aux intervenants de démontrer les avantages que l'on peut tirer de l’utilisation d’un téléphone mobile comme porte-monnaie. « Il est difficile de développer la bancarisation dans un pays pauvre. Car qui dit banque, dit mobilisation des ressources », a déclaré le président du Niger, Mamadou Issoufou, lors de son intervention. « Si nous voulons nous développer, nous devons commencer  par compter sur nous même et faire bénéficier les richesses à une grande partie de la population et non à une minorité », a souligné le Guinéen Alpha Condé lors de son intervention avec la journaliste et écrivain, Christine Ockrent.

« Bancarisation et financement d’entreprise : un modèle africain en construction »

Cette problématique a soulevé beaucoup d'interventions ches les membres du troisième panel à qui revenait la charge du débat. On peut retenir  que la confiance vient après la connaissance et surtout qu’il ne faut pas omettre que le métier de banquier est très compliqué. Démonstration a été faite sur l’objectif de la bancarisation qui est de faire en sorte qu’il y ait moins d’argent liquide en circulation. Les microfinances devraient jouer un rôle majeur car ce sont elles qui doivent renverser la tendance en accompagnant la clientèle évoluant dans le secteur informel vers le formel.

Le Premier ministre gabonais, Daniel Ona Ondo, a indiqué que les dirigeants africains ont maintenant une claire vision de la bancarisation. Il a retenu deux actions prioritaires : la nécessité de reformer le système bancaire et la mise en place d’un cadre légal. Les pistes de solutions sont déjà visibles à travers le développement de nouvelles technologies. « L’heure de l’Afrique est arrivée… », a t-il lancé.

Optimiste, le président congolais, Denis Sassou N'Guesso, qui a patronné ce rendez-vous de Forbes Afrique 2014 a conclu : « nous devons croire à notre capacité d’aller de l’avant ».

Nancy France Loutoumba