Bangui : le dialogue à la base prévu avant le forum national

Lundi 22 Décembre 2014 - 17:30

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Le dialogue dans les communes et préfectures prévu avant le forum de Bangui sera effectif en janvier 2015. C’est ce qui sort d’une interview que nous a accordée  l’ambassadeur de France Charles Malinas.

La proposition du diplomate français intervient après la déclaration de plusieurs maires ayant participé à la conférence des maires, qui ont souhaité l’organisation des dialogues communautaires. Seulement, cette étape a été annulée par les autorités du pays et la communauté internationale.

 « Avant que le dialogue se tienne ici à Bangui, il faut une concertation locale. Les hostilités ont démarré dans les provinces avant d’atteindre Bangui. Le gouvernement doit comprendre que ce sont les paysans qui sont beaucoup plus frappés par la crise. Pour que le forum ait un bon résultat, il doit commencer dans les communautés locales », a déclaré Thomas Ndomété, maire de la ville de Kaga-Bandoro.

Justement, l’ambassadeur de France en République Centrafricaine, Charles Malinas a, lui aussi, annoncé la tenue effective du dialogue dans les provinces avant le rendez-vous de Bangui.

« Les rencontres à la base vont avoir lieu, c’est très important. C’est vrai que pendant un moment, il a été question de ne pas le tenir, mais on est revenu sur cette décision qui n’était pas sans doute adaptée.  Donc, le dialogue au niveau des communes, des préfectures, de la population, va être organisé au mois de janvier 2015, selon des modalités que le gouvernement exposera et qui vont d’abord être discutées avec les forces vives de la nation. », a-t-il dit.

Pour le diplomate français, une rencontre se tiendra entre le gouvernement et les forces vives de la nation pour débattre des modalités. « Ils vont se réunir prochainement, le Premier ministre nous l’a dit. Une fois que les modalités  seront déterminées d’un commun accord avec les forces vives de la nation, cette phase populaire  pourra avoir lieu, et je crois que c’est une bonne chose », a-t-il espéré.

Charles Malinas, a souligné que le Forum de Bangui de l’après forum de Brazzaville, doit permettre aux populations centrafricaines de se retrouver et d’avoir un échange franc. Cette rencontre ne sera pas la fin du processus mais une étape qui conduira aux élections.

« C’est important que la population puisse exprimer sa souffrance, ce qu’elle a vécu et ses attentes. Il est tout à fait essentiel que le Forum de Bangui soit le lieu où sont arrêtés  certains accords avec les groupes armés non conventionnels sur le désarmement, la cessation réelle des hostilités, le cantonnement des combattants et les perspectives que les uns et les autres attendent. C’est un moment qui n’est pas la fin d’un processus mais c’est une étape d’un processus qui doit conduire aux élections », a projeté le diplomate français.

L’annonce du gouvernement de sursoir au dialogue dans les provinces avait suscité des réactions  de la part de la société civile et des leaders religieux.  Le dialogue à la base et le Forum de Bangui devraient avoir lieu avant la tenue des élections prévues en août 2015, qui marquera la fin de la transition d’au moins deux ans.

Centrafrique: les déplacées de Kouango reçoivent de l’assistance

128 chefs de ménages ont reçu de l’assistance des mains de l’ancien député de Kouango, Marcel Dimassé. Des sacs de sel, de l’huile, des morceaux de savon et une somme d'argent ont été remis à ces personnes qui ont fui les hostilités à Kouango pour trouver refuge à Bangui. Un geste salué par ces dernières qui ne demandent qu’une seule chose, le retour à Kouango.

Déroulée à l’Ecole Sao, située dans le 7e arrondissement de Bangui, la cérémonie a connu la présence des autorités religieuses et municipales dudit secteur.

Pour Marcel Dimassé, les déplacés de Kouango ont besoin d’assistance et d’appui pour vivre. « Cette assistance est destinée à 675 personnes déplacées de Kouango. Le sel, l’huile, le sucre et surtout l’enveloppe, aideront les déplacés à se prendre en charge pour un moment », a-t-il dit. Il a ajouté par ailleurs que la subvention qui a permis de venir en aide à ces personnes provient de la cheffe de l’Etat.

Ces déplacés ne réclament que leur retour au village. « Nous avons laissé des enfants et des femmes à Kouango. Ils souffrent présentement et ne peuvent pas nous rejoindre ici à Bangui. Raison pour laquelle  nous apprécions  l’aide combien symbolique », ont-il souhaité.

Les membres du collectif des ressortissants ont promis pérenniser le geste. Cette remise succède à une autre, réalisée au quartier Sapéké, situé dans le 2e arrondissement à l’endroit des déplacés de Kouango qui habitent la zone.

 

 

 

Mbrès: une accalmie règne dans la ville, l'ex-Séléka nie avoir tué des civils

Le calme semble revenir depuis 48 heures dans la ville des Mbrès, après les affrontements opposant les éléments de l’ex Séléka et les Anti-Balaka. La ville est sous le contrôle des éléments de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), une faction de l'ex-Séléka. Le porte-parole de ce groupe armé, Mahamat Midjiad Ibrahim,  a nié le fait que ces hommes ont tué des  civils.

De sources locales, une accalmie règne, mais la ville est déserte. La plupart des habitants ont dû quitter les lieux pour se réfugier soit dans la brousse, soit dans les villages environnants. Une centaine de personnes constituées en majorité de femmes et d'enfants ont rejoint la ville de Kaga-Bandoro. Ces dernières ont été accueillies par des familles d'accueil.

Le porte-parole de la faction rebelle parle d’une mésentente. « Ils sont venus nous voir, disant  qu’ils veulent  la paix. Ils sont sortis de leurs maquis et nous avons décidé de les laisser  avec  leurs armes. Avec nos officiers,  ils sont allés tenir une réunion à Kaga-Bandoro, en présence des forces internationales. Nous avons même célébré une fête ensemble », a expliqué Mahamat Midjiad Ibrahim.

Sur la question des personnes  tuées par les ex-Séléka,   le porte-parole de l’UPC a nié tous les faits avant de préciser que lors des affrontements, les personnes ciblées sont des Anti-Balaka.

Selon les témoignages de certaines femmes, les ex-Séléka n'ont pas fait de distinction entre les Anti-Balaka et les autres habitants. « C'est ce qui nous a poussés à quitter la ville des Mbrès. Même en cours de route,  nous sommes obligés de nous cacher chaque fois que nous apercevons de loin un véhicule, car, dit-elle, les ex-Séléka tirent sur toutes les personnes qu'ils croisent », a témoigné un habitant.

Dans un communiqué de presse  publié le 19 décembre dernier, la Coordonatrice humanitaire principale, Claire Bourgeois, dit condamner fermement la reprise des affrontements aux Mbrès. La responsable de la  Croix rouge centrafricaine a établi le bilan de 28 personnes tuées dont un volontaire de la Croix Rouge locale.

Mboki: la LRA continue de sévir  

La population de Mboki est appelée à ne pas s'aventurer au-delà de cinq kilomètres de la ville à cause de la présence des éléments de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony. Une recommandation des autorités adressée à la population le 20 décembre. 

Aux termes d'une réunion tenue le week-end dernier, le lieutenant-colonel a attiré l’attention de la population sur les intentions de la LRA à la fin de l’année. « Je demande aux parents de veiller sur leurs enfants, car la LRA a l’intention d’enlever des enfants à la fin de l’année. Les femmes ne doivent pas aller jusqu’au-delà de cinq kilomètres dans la brousse, il faut être  prudent »,  a recommandé le commandant de zone à l'assistance.

Marie Claire NDjada, maire de cette localité, a appelé  les chefs de groupe et les chefs de village à la vigilance.  Selon elle ces autorités communales doivent aussi bien identifier les personnes étrangères dans leur ville. «Et s'il y a quelque chose,  vous devrez  informer immédiatement les forces de l’ordre,  vous devrez travailler en  collaboration avec ces forces  ougandaises afin de garantir la sécurité de notre ville », a-t-elle instruit.

Un chef de village à quant à lui demandé aux forces ougandaises de former les jeunes de la ville de Mboki, afin qu’ils puissent aussi donner main forte à cette armée afin de faire face aux attaques de Joseph Kony.

Depuis plus d'un mois, les habitants de la ville de Mboki, vivent dans la peur à cause des menaces de rebelles de la LRA.

Bozoum: des parents initiés au respect et à la protection des droits de l'enfant

Les droits fondamentaux qui régissent la protection de l'enfant ont fait l'objet d'une campagne de sensibilisation qui s'est déroulée du 17 au 18 décembre dernier dans la ville de Bozoum (nord). Les différentes couchent sociales ont été la cible de cette activité, initiée par l'ONG internationale Intersos.

Il s'agit d'aider les parents à bien connaître et appliquer les droits de l’enfant, tel est l'objectif visé par cette activité, selon les organisateurs. « Le souci principal de notre projet est d’améliorer les conditions de vie des enfants, les enfants qui sont séparés de leurs parents et non accompagnés suite aux derniers événements qu’a connus la RCA », a dit Rousseau Lucia, chef de projet Intersos.

Selon la même source, l’ONG va créer un réseau des acteurs locaux qui veulent  s’associer dans les activités sur la  protection des enfants à Bozoum et dans les villages périphériques.

Jorge Komna l’un des participants a, pour sa part, exprimé  sa satisfaction « désormais nous allons nous engager dans les actions pour la protection des enfants grâce à cette assise. Nous sommes satisfaits  car au départ, nous étions des ignorants. »

Les autorités locales et réligieuses de la ville ont pris part à cette campagne de sensibilisation qui a regroupé plus d’une cinquantaine de personnes, venues de la ville de Bozoum et des villages environnants.

 

 

Réseau des journalistes pour les droits de l'homme (RCA)