Opinion

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Basculement

Mercredi 1 Octobre 2014 - 11:13

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Une observation attentive et continue de l’actualité confirme cette vérité aussi vieille que l’histoire humaine selon laquelle les changements historiques majeurs sont, au départ, quasiment invisibles. Pour ne citer que ces exemples, personne n’aurait imaginé, dans la vieille Europe, que l’assassinat de l’héritier potentiel de l’Empire austro-hongrois serait à l’origine de la première Guerre mondiale, ou qu’un personnage aussi pâle qu’Adolf Hitler déclencherait le deuxième conflit planétaire qui a généré le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.

D’où l’inquiétude qui vient à l’esprit lorsque l’on considère le manque de discernement des grandes puissances qui a permis, dans les dix dernières années, l’émergence, en divers points du globe, d’obscures entités criminelles qu’il eut été facile de neutraliser à l’origine et qui, maintenant, suscitent un émoi planétaire dont nul ne sait ce qui sortira. Avec une question que l’on ne pose pas encore publiquement, mais qui est sur toutes les lèvres dans les cercles internationaux : la Terre peut-elle une fois encore basculer dans une violence aveugle à laquelle seule une mobilisation mondiale pourrait mettre un terme ?

Ce qui frappe les observateurs, alors que se déroule à New York, dans la célèbre Maison de verre de Manhattan, la sacrosainte Assemblée générale annuelle des Nations unies, c’est que les "Grands" – entendez par ce terme les cinq membres permanents du Conseil de sécurité – parlent, conversent, discourent à satiété sur les menaces qui pèsent sur la paix mondiale sans jamais se poser la question de savoir si le dispositif installé au lendemain de la deuxième Guerre mondiale pour prévenir les crises n’est pas obsolète. Enfermés dans la tour d’ivoire qu’ils ont édifiée, il y a quelque soixante-dix ans, les puissants de la planète s’avèrent incapables d’agir ensemble alors que, manifestement, seule leur entente permettrait de conjurer le mauvais sort.

Un tel confinement apparait d’autant plus absurde que ces mêmes "Grands" représentent aujourd’hui moins de la moitié de la population mondiale et n’en représenteront plus que le tiers à échéance de cinquante ans. Il porte en germe les drames que vivra la Terre dont l’humanité est propriétaire à titre temporaire.  Question donc : l’Afrique va-t-elle enfin s’unir pour clamer ces vérités d’évidence avant que la folie humaine déclenche de nouveaux drames ?

 

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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