Beethoven Henri Germain Pella-Yombo: « La Nuit du Congo à… est un concept qui projette l’image positive du Congo à l’étranger »

Samedi 13 Septembre 2014 - 17:00

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L’État ne peut pas tout faire. Beethoven Henri Germain Pella-Yombo, promoteur-manager du groupe Pella Yombo (GPY) l’a compris. C’est ainsi qu’il a lancé depuis huit ans le concept de la Nuit du Congo à… qui obéit à un triptyque : promouvoir et vulgariser l’identité culturelle du Congo dans le monde ; accompagner la diplomatie de l’État et projeter une image positive du pays à l’étranger. Dans une interview exclusive accordée aux Dépêches de Brazzaville, il explique le contour de ce concept et fait le bilan de la Nuit du Congo à...

Dépêches de Brazzaville : Vous êtes le promoteur du concept la Nuit du Congo à … D’où vous est venue l’idée de créer ce concept et pourquoi ?

Beethoven Henry Germain Pella-Yombo. Je suis le promoteur non seulement de la Nuit du Congo à…mais aussi de nombreux spectacles parmi lesquels, les Sanzas de Mfoa. D’où m’est venue l’idée de promouvoir le concept ? C’est l’envie de m’assumer, de me faire valoir qui a engendré en moi une ingéniosité. Elle pouvait être dans les domaines diplomatique, politique ou de la recherche scientifique mais le Bon Dieu a voulu que cette ingéniosité prenne une couleur culturelle. Et depuis plus de trois décades, je suis promoteur-organisateur- et manager des spectacles, des concepts et d’évents.

DB : La Nuit du Congo à …est un concept très ambitieux qui nécessite autant d’investissements. Comment parvenez-vous à mettre tout le monde en route vers la destination choisie pour abriter l’événement ?

BHGPY. Pour être laconique vous savez que c’est une œuvre humaine et que toute œuvre humaine exige du sérieux. Le sérieux se définit de la manière suivante : "avoir la conscience professionnelle de ce dont en entreprend ; être responsable et entrevoyant. Chemin faisant, tant qu’on a la méthode, on a aussi sa feuille de route." Dès lors, on sait que faut-t-il faire et que faut-il avoir pour faire. Voilà pourquoi, pour tenir chaque édition du concept de la Nuit du Congo à…, nous vivons de la cueillette, de la chasse et du ramassage. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nous vivons du mécénat et du sponsoring, parce que GPY est une maison de promotion culturelle et non une structure industrielle qui fabrique du pain, pour revendre et trouver du bénéfice. Nous apportons plutôt un soutien à certains pôles de développement de notre pays. Ceux de la culture compris. Bref, nous vivons du mécénat et du sponsoring ; c’est ce qui fait que chaque édition de la Nuit du Congo à… depuis belle lurette tient bon.

DB : N’êtes-vous pas encore en mesure de subventionner votre initiative ?

BHGPY. Pas encore. Qui peut aujourd’hui dans notre pays, prétendre être capable de financer une activité de sa propre poche ? Tous, nous vivons de l’État, des mécènes et du sponsoring. Si les institutions publiques vivent de cela à plus d’un titre, combien de fois les associations et autres structures privées ? Le plus grand donneur de sang devrait être l’État, ceux qui ont des plus grandes responsabilités au niveau de l’État et les sociétés installées au Congo qui font du bénéfice sur le sol congolais. En retour, ces sociétés devraient accompagner les différentes politiques de développement dans les différents domaines de notre pays.

DB : De la première édition en 2006 à la huitième édition en 2014, quel bilan dressez-vous ? Est-ce que le concept a gardé le même engouement ?

BHGPY. Oui, le concept a gardé le même engouement puisque je le tiens avec la même ferveur. Mais, il se passe qu’à chaque édition, nous ne produisons pas dans un même pays. Si à Paris en France, il y avait de l’apothéose du fait d’une forte présence de la colonie congolaise, entendu que Paris est la capitale de la culture mondiale ; tel n’est pas le cas dans d’autres pays pour lesquels nous avions placé les désignations de certaines de nos éditions. C’était ambitieux et ça valait la chandelle ; nous avons tenu le pari. Car en fait dans le concept de la Nuit du Congo à … il ne s’agit pas d’aller vendre la culture congolaise aux Congolais, mais d’aller faire savoir à un citoyen français, marocain, gabonais, égyptien, chinois, éthiopien, sud-africain qu’il y a un pays qui existe et qu’on appelle la République du Congo. Une nation caractérisée par sa diversités culturelle. Nous partons faire valoir notre identité culturelle sous d’autres cieux. Et donc, à chaque occasion qui permet au Congo de se révéler aux yeux du monde, il faille qu’on n’en profite, même quand on ne s’adresse qu’à deux personnes. C’est une façon d’afficher le Congo dans le concert des Nations. Le chef de l’État a une politique diplomatique très puissante et très visible. Le Congo devait profiter de l’aura de son chef et être aptes, prompts, talentueux, efficaces, bref, les meilleurs pour que le nom du Congo soit toujours prononcé ; pour que le pays soit mondialement visible et puissant sur le plan culturel; pour que la bannière tricolore verte-jaune-rouge flotte haut.

DB : Quel a été l’impact de la dernière édition de la Nuit du Congo à Washington et à quand la prochaine édition ?

BHGPY. En m’a qualité de promoteur-manager du GPY, nous faisons un effort de tenir depuis 2006 chaque édition. Et comme les précédentes éditions, celle de Washington a vécu. Nous avions été honorés de la présence de l’ambassadeur du Congo aux États-Unis, Serge Mombouli, qui a patronné l’événement. Il a invité ses homologues ambassadeurs ainsi que le monde politique américain à la soirée. Une fois de plus les gens ont répondu présents. Pour nous, jouer devant 500 personnes est une réussite et c’est gagné. Parce que dans les 500 personnes, il y a 400 étrangers et 100 Congolais. Et cela nous permet de rendre visible notre culture, de véhiculer l’image de notre pays et surtout d’accompagner la diplomatie de notre chef de l’État. La huitième édition a été donc une réussite et la neuvième se pointe déjà à l’horizon. Elle aura lieu en septembre 2015 à New-York au siège des Nations unies. Ce sera pour nous le record à battre.

DB : En conclusion que peut-on dire du concept la Nuit du Congo à … ?

BHGPY. Il faille que les uns et les autres comprennent que le concept de la Nuit du Congo à…, est un concept qui obéit au triptyque suivant : faire la promotion et la vulgarisation de notre identité culturelle dans le monde ; accompagner la diplomatie de l’État ; projeter une image positive du Congo à l’étranger. Nous ne voulons pas refaire le monde, c’est comme ça que d’autres nations se battent pour être visibles. D’aucuns le sont par le football, d’autres par la politique, par la puissance militaire, par la puissance diplomatique… Ce triptyque est  respecté aujourd’hui puisque nous accotons l’État qui, à l’évidence ne peut tout faire, bien qu’il a la capacité de faire beaucoup de choses. Il y a donc des acteurs privés, des citoyens Congolais qui ont de la réflexion, de l’ingéniosité, mais qui n’ont pas la décision au niveau de l’État. C'est ainsi qu'ils s’organisent en structures privées et essaient de faire certaines choses pour rendre la vie agréable et pour rendre aussi le Congo visible à travers le monde. Nous sommes donc une fierté nationale, parce que grâce aux activités de certains individus, certains privés, le nom du Congo est inscrit en lettres d’or dans des stades, des salles, des livres…, c’est à encourager et à féliciter. Tout ce que nous attendons, c’est avoir l’admiration de la République. Ainsi, nous continuons notre chemin.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L’ambassadeur du Congo aux USA Serge Mombouli et Beethoven Henri Germain Pella Yombo promoteur-manager GPY Photo 2 : Les artistes Zoba Zao Casimir, Roga-Roga et Kevin Bouandembenga Photo 3 : Photo de famille de la délégation congolaise à Washington