Boxe des pharaons renovée : une identité culturelle congolaise à préserver

Samedi 12 Septembre 2020 - 13:15

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Le sport devenu un patrimoine congolais, car redécouvert par l’actuel président de la fédération, a besoin du soutien des pouvoirs publics pour relever le défi de sa promotion  au-délà des frontières.

Au niveau de l’Afrique centrale, la promotion de la discipline est en train de prendre progressivement de l’ampleur. Le président de la Fédération congolaise de Boxe des pharaons renovée a précisé que la République démocratique du Congo(RDC) a déjà créé sa fédération. La République centrafricaine est aussi intéressée, grâce à ses refugiés installés au nord de la RDC. Ils avaient participé à la première édition des championnats d’Afrique centrale organisée à Brazzaville. L’Angola avait également envoyé sa délégation.

Jean Samba a confirmé que  la boxe des pharaons dispose des annexes au Gabon et au Cameroun. « Ce sont les efforts que nous pouvons faire au niveau de notre zone, parce que nos moyens ne le permettent pas », a-t-il indiqué.

Sur le continent européen, a-t-il précisé, certains Congolais basés actuellement en France ont apporté leur pierre à l’édifice en  créant une association de boxe des pharaons reconnue par les autorités françaises.

A Paris, ce club, a-t-il souligné,  s’entraîne à l’université de la Sorbonne, alors que l’Italie est le premier pays à publier un ouvrage de la Boxe des pharaons en Italien. 

«  Nous ne pouvons pas aller plus loin si l’Etat ne nous vient pas en aide », a-t-il insisté. Et de poursuivre : « Il nous faut tirer sur la sonnette d’alarme. Un sport aujourd’hui ne peut pas évoluer s’il n’a pas de l’argent et le soutien des pouvoirs publics. La Chine, par exemple, se plie en quatre pour favoriser l’émergence du Kung fu qu’elle appelle Wushu parce, qu’elle s’est rendu compte que la domination économique ne peut aller de pair qu’avec la domination culturelle. La promotion d’un sport est d’abord un projet politique. Il faut que les autorités d’un pays s’en saisissent pour assurer sa promotion. La boxe des pharaons c’est notre identité culturelle. Le Congo doit faire en sorte que la visibilité de  la boxe des pharaons soit effective. »

Jean Samba  a créé la boxe des pharaons renovée quand il a commencé à  s’intéresser déjà  à la civilisation égyptienne, alors qu’il était encore karatéka. La technique de combat qu’utilisaient les pharaons, lorsqu’ils allaient souvent en guerre, a été sa source d’inspiration.« Si ces gens ont eu à guerroyer  jusqu’en Asie mineure, même en Europe, c’est qu’ils étaient  maîtres dans l’art de la guerre. D’après mes recherches, ils n’utilisaient pas seulement  les armes,  mais aussi les armes naturelles que sont les poings, les pieds… A partir de ce postulat, je me suis mis à chercher une technique de combat qui pouvait être voisine à celle que je pratiquais déjà. Je me suis mis à chercher dans l’iconographie de l’Egypte ancienne pour savoir si je pouvais trouver les traces d’une technique de combat poing-pied », a expliqué le président de la Fédération congolaise de la boxe des pharaons rénovée. Il a ensuite expliqué qu’il avait rassemblé plus d’une centaine de documents, lesquels lui avaient permis d’interpréter les différentes techniques notamment quand les Egyptiens levaient la jambe et les objectifs visés.

La boxe des pharaons rénovée a pris de l’envol grâce aux 11e Jeux africains

Il affirme avoir eu à écrire un document de présentation qui retraçait les différentes techniques utilisées par les Egyptiens anciens qu’il avait déposé en 1988 au ministère de l’Education nationale dirigé, à l’époque, par Jean Baptiste Tati Loutard. Ce dernier  l’avait envoyé au  Centre international de civilisation bantu, alors sous les auspices de Théophile Obenga.

«  Il avait donné un avis favorable à cette recherche. Il indiquait aucun égyptologue n’avait déjà eu à travailler sur cette dimension de la civilisation de l’Egypte ancienne. Le document avait étè envoyé au ministère des Sports qui a donné un avis favorable et affilié la boxe des pharaons à la Fédération congolaise de karaté et disciplines associées à l’époque », a-t-il souligné.

Selon lui, la présentation de la boxe des pharaons, comme sport de démonstration lors des Jeux africains de Brazzaville 2015, a été une vitrine pour la discipline.

« La boxe des pharaons a connu un envol à partir des 11e jeux africains. Nous avons organisé des conférences et lors de celles-ci, les délégations egyptienne et du Maghreb  étaient présentes à ces assises. Elles n’ont pas contesté que ce sport a été crée au Congo. Car c’était une recherche scientifique qui a abouti à la rénovation de cette boxe. Par conséquent, cette boxe n’est plus égyptienne. Elle est maintenant congolaise.  Elle fait partie du patrimoine congolais, parce que redécouverte par un Congolais. La notion du patrimoine inclut les decouvertes des hommes de sciences d’un pays, la culture nationale folklore…. La boxe étant rénovée par un Congolais, elle est devenue congolaise », a soutenu Jean Samba.

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Jean Samba, le fondateur de la boxe des pharaons renovée/Adiac

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