Brazzaville : des contraintes à surmonter pour booster le secteur agricole

Dimanche 6 Août 2017 - 16:03

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L’état des lieux sur le financement agricole de la période 2012-2014 des producteurs et jeunes vulnérables dans les arrondissements 8 Madibou et 9 Djiri, présenté le 4 août à Brazzaville, révèle des faits techniques et socioéconomiques importants sur l’environnement productif et nutritionnel des populations locales

 L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 105 producteurs issus de 29 groupements en activité dans ces arrondissements de la ville capitale. Elle souligne, entre autres, que les financements publics obtenus par les exploitants au cours de la période 2012-2014 ne sont plus suffisants pour faire face aux multiples difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs activités. Ainsi, on observe une répartition décroissante des financements. Plus important est le nombre des financements octroyés en 2012 (56%) suivi de 2013 (34%). Par contre, en 2014, il n’a été que de 9%.

Sur un échantillon des bénéficiaires enquêtés, le PDARP est la plus importante institution de financement de la période avec 98% de financement accordé auprès de tous les groupements. Le Fonds de soutien à l’agriculture (FSA) a accordé 2% à 3 trois groupements. De manière générale, on constate que les financements publics directs sont faibles par rapport aux financements publics liés au projet cofinancé avec la Banque mondiale/IDA. « D’ailleurs, le secteur du développement rural ne reçoit chaque année à peine 6% des allocations budgétaires nationales. Par conséquent, il paraît peu probable d’atteindre l’objectif de Maputo recommandant d’investir au moins 10% du budget de l’Etat dans le développement rural », a déploré le coordonnateur du projet, Jean Claude Kinga, qui a présenté les résultats de l’étude.

Selon cette enquête, le maraîchage constitue la principale activité agricole intra et périurbaine. Toutes ces activités contribuent, commente l’enquête, à l’approvisionnement régulier en produits alimentaires des populations urbaines. Car les légumes et les viandes blanches (notamment avicoles) sont à côté du manioc des constituants de base des rations alimentaires. Elle s’inquiète également de l’âge très avancé des exploitants. « Si les tendances actuelles persistent, il y a lieu de craindre une érosion du nombre d’exploitants dans les dix ans à venir. Cependant, il est constaté que la proportion des jeunes est plus importante dans les périmètres bénéficiaires des projets structurants que dans d’autres car en dépit des difficultés rencontrées par tous, les conditions matérielles de production sont plus adéquates », mentionne l’étude.

Cette étude encourage, par ailleurs, les exploitants agricoles à ne pas perdre espoir, mais à se battre auprès des pouvoirs publics afin, dit-elle, d’obtenir des financements conséquents pour faire face à leurs attentes.

Recommandations

L’étude a, enfin, recommandé l’engagement des groupements à l’autopromotion, à la structuration et/ou la création des plateformes dynamiques (unions locales, fédérations), devant les représenter dans les négociations auprès des tiers. Elle suggère également l’implication des ONG à l’accompagnement technico-économique et professionnelle des organisations des producteurs ainsi que l’élargissement du plaidoyer aux institutions de coopération multilatérale et privées. La dernière recommandation porte sur la création d’un espace de concertation multi-acteurs de développement.

Rappelons que cette étude a été menée entre novembre 2016 et juillet 2017 par de l’Association congolaise du développement agricole (Agridev) en partenariat avec Club jeunesse infrastructure et développement (Cjid) à la demande du Programme concerté pluri acteurs (PCPA). En effet, la convention signée en août 2016 a permis à ces deux ONG congolaises de bénéficier d’un financement de 15, 08 millions FCFA du PCPA-Congo avec le soutien financier de l’Agence française de développement et du Comité français pour la solidarité internationale (CFSI).

D’après le président d’Agridev, Justin Bienvenu Moyo, l’objectif général est de contribuer à la dynamique de développement en vue de l’amélioration des conditions de travail des agriculteurs périurbains par l’accès aux financements des pouvoirs publics. Pour renforcer la durabilité de l’action par l’appropriation locale, trois résultats sont attendus parmi lesquels le renforcement des capacités des bénéficiaires par la compréhension et la maîtrise de la stratégie de plaidoyer et leur accès aux financements publics. La dernière étape concerne quant à elle, la mise en place d’un espace de concertation pour mener une action de plaidoyer auprès des donateurs. « Ce qui va consolider la crédibilité et l’efficacité des organisations de la société civile », a indiqué Justin Bienvenu Moyo.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le présidium ; photo de famille des participants ; crédit photo Adiac

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