Burkina Faso : le général Gilbert Diendéré mis à la disposition de la justice

Samedi 3 Octobre 2015 - 9:50

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Réfugié à l’ambassade du Vatican à Ouagadougou, le leader des ex-putschistes, le général Diendéré a été remis ce 1er octobre aux autorités de la transition. Il vient allonger la liste des personnalités déjà arrêtées.

Le meneur du coup d’Etat du 17 septembre dernier, selon les autorités burkinabè, se trouve actuellement en détention dans un camp de la gendarmerie nationale. En dehors de l’ancien ministre burkinabé des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, le porte-parole des putschistes, le lieutenant-colonel Mamadou Bamba, plusieurs autres supposés complices du putsch avorté sont dans le viseur de la justice.

Quant à Gilbert Diendéré, il avait affirmé au moment de sa cavale qu’il se rendrait à la justice lorsque sa sécurité sera garantie. Il se disait d’ailleurs prêt à répondre de ses actes. Pour sa défense, le général Diendéré explique qu’il n’aurait pas suscité le coup d’Etat, car il aurait juste « récupéré un mouvement venu de la base ». Malgré cette reddition, le gouvernement de la transition se montre plus ferme : « Les procédures judiciaires ont déjà été enclenchées. Dans ce cadre, des enquêtes, des auditions et des perquisitions sont en cours. Par ailleurs, la commission d’enquête mise en place par le Gouvernement est à pied d’œuvre », selon un communiqué gouvernemental.

En outre, le traitement que réserve l’Etat burkinabé à ses nouveaux détenus, retiendra sans doute l’attention de l’opinion. Maître Varaud, avocat de l’ex-ministre Djibril Bassolé, s’inquiétait déjà au sujet des conditions d’arrestation de son client. « Je sais qu’il a été arrêté par des militaires. Un juge d’instruction serait saisi, mais on parle également d’une justice militaire. Actuellement, un avocat au Burkina Faso cherche notre client et c’est déjà une situation anormale que de ne pas savoir où il est détenu, pour quelles raisons exactement, sous le contrôle de quel juge, pour combien de temps et de ne pas avoir avec lui un accès normal et simple.», avait dénoncé l’avocat.  

Répondant dans l’ensemble, le Premier ministre Isaac Zida rassure que « toutes les personnes interpelées et inculpées, dans le cadre de cette enquête, bénéficieront d'un procès équitable ». Pour le chef du gouvernement, le plus important n'est pas le châtiment ou l’emprisonnement qui les attendent, mais plutôt la vérité qui sortira des futurs procès. A noter qu’hormis la tentative de déstabilisation des institutions de la transition, le général Diendéré et certains de ses compagnons sont cités dans le dossier de l’assassinat du président Thomas Sankara en 1987.    

Fiacre Kombo

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