Burkina Faso : une attaque djihadiste fait quatorze morts

Mardi 5 Février 2019 - 13:00

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Une nouvelle opération terroriste a frappé le pays dans la nuit du 3 au 4 février, à la veille du sommet du G5 Sahel à Ouagadougou, la capitale, entraînant une importante riposte de l’armée, a annoncé le directeur de la communication de l’armée, le colonel Lamoussa Fofana, dans un communiqué.

Les « victimes civiles » ont été tuées à Kain, une localité située dans la province du Yatenta (Nord), frontalière du Mali, selon la source. Cette attaque est l’une des plus graves enregistrées dans le pays, qui subit une explosion de violences depuis plusieurs semaines.

Selon le colonel Lamoussa Fofana, l’armée burkinabé n’a pas attendu longtemps pour combattre les insurgés. En riposte, elle a mené dans la journée des raids terrestres et aériens dans trois provinces du nord. Ce qui a permis de tuer cent quarante-six djihadistes, un bilan extrêmement élevé qui n’a pas été confirmé de source indépendante. « En réaction à cette attaque, les forces de défense et de sécurité nationales ont immédiatement engagé des opérations dans les départements de Kain, de Banh (province du Loroum, nord) et de Bomboro (province de la Kossi, nord-ouest) », explique le communiqué. « Une opération terrestre et aérienne (...) a permis de neutraliser cent quarante-six terroristes dans les trois départements », précise-t-on.

A l’issue de la riposte, l’armée a affirmé n’avoir eu que des « blessés légers ». « Aucune perte en vie humaine » n’est à signaler dans les rangs des forces de l’ordre lors de ces opérations, selon le colonel Lamoussa Fofana, qui a ajouté que « les opérations de sécurisation desdits départements se poursuivent ».

Depuis 2015, les civils comme les forces de l’ordre paient un lourd tribut dans les attaques terroristes. La dernière attaque signalée porte à près de trois cents morts le bilan depuis quatre ans. Et pas plus longtemps que le 27 janvier, dix civils avaient péri dans une attaque contre le village de Sikiré, dans le nord du Burkina Faso. Auparavant, soit le 10 janvier, douze civils avaient été tués à Gasseki, un autre village du nord, alors que le lendemain, quatre soldats tombaient lors d’une attaque massive à Nassoumbou, toujours dans la même partie du pays, la région la plus frappée. Outre le nord du pays, les attaques touchent depuis l’an dernier l’est et, dans une moindre mesure, l’ouest du Burkina Faso.

Loin de s’arrêter dans les provinces, Ouagadougou, la capitale, a été également frappée à trois reprises depuis 2016, avec un bilan total de près de soixante morts. La dernière attaque perpétrée en mars 2018, en plein centre-ville, avait dévasté l’état-major général des armées.

Le G5 Sahel qui regroupe cinq pays (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso) est une force militaire conjointe mise en place pour tenter d’endiguer les attaques des groupes djihadistes dans toute la région sahélo-saharienne. Malgré cela, cette force peine à obtenir des résultats pour plusieurs raisons, dont la principale est liée à la mobilisation des financements.

En dépit de ces difficultés, le commandant du G5 Sahel, le général mauritanien Hanena Ould Sidi, a annoncé, le 3 février, que la force conjointe avait mené trois opérations depuis le 15 janvier, sans donner plus de détails. Quant à l’armée burkinabè, elle semble impuissante à enrayer les attaques djihadistes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées notamment au groupe Ansaroul Islam et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Cette faiblesse de l’armée a conduit les autorités à décréter l’état d’urgence dans le pays depuis le 1er janvier, notamment dans quatorze provinces sur quarante-cinq, accordant des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui des perquisitions à domicile.

Dans le but de renforcer la sécurité, le président Roch Marc Christian Kaboré a limogé, en janvier, le chef d’état-major des armées, puis remplacé les ministres de la Défense et de la sécurité lors d’un remaniement.

 

 

Nestor N'Gampoula

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