Burundi : l’ex président Jean-Baptiste Bagaza s’est éteint

Mercredi 4 Mai 2016 - 15:11

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L’ancien président burundais, Jean-Baptiste Bagaza, est décédé le 4 mai, à l’âge de 69 ans dans un hôpital en Belgique. Le président burundais, Pierre Nkurunziza a présenté ses condoléances à la famille du disparu, ainsi qu’au peuple burundais.  

Né le 26 août 1946, le colonel Jean-Baptiste Bagaza etait un officier et homme d'Etat burundais. En sa qualité d’Officier et ancien chef d’état-major général adjoint de l’armée burundaise, il  dirigea le pays de 1976 à 1987. Il  prit le pouvoir le 1er novembre 1976, à l’issue d’un coup d’Etat contre Michel Micombero. Il restera au pouvoir jusqu’en 1987, date à laquelle il fut lui-même renversé par un coup d’Etat qui survint à la suite d’un début de mutinerie de soldats et sous-officiers qui craignaient d’être mis en retraite anticipée. Bagaza se trouvait alors en voyage au Canada.

Après son renversement par le major Pierre Buyoya, Jean-Baptiste Bagaza fut contraint à l’exil et l’accès du territoire de son pays lui fut interdit. Il ne rentra qu’après les premières élections démocratiques qui consacrèrent la victoire de Melchior Ndadaye, premier président hutu du Burundi. L’assassinat de ce dernier plongea aussitôt le pays dans une grave crise.

Sur le plan économique, la plupart des infrastructures et industries du pays ont été construites sous le régime de Jean-Baptiste Bagaza, qui a été l’un des plus stables de la période post-indépendance.

Son volontarisme porta le taux de scolarisation primaire de 19 à 85 % entre 1976 et 1986. La majeure partie des infrastructures actuelles du Burundi datent de son régime (routes, centrales électriques, adductions d’eau, hôpitaux, centres de santé, écoles, stations de lavage du café, télécommunications, etc.)

Il en est de même pour les industries et les forêts qui, malheureusement ont beaucoup souffert de la guerre des années 1990 et 2000. La production de café (principal produit d’exportation) a plus que quadruplé entre 1976 et 1987 grâce à une politique d’extension des plantations et de rajeunissement des plants.

Au niveau diplomatique, le Burundi a pratiqué une politique de non-alignement et la diplomatie de Jean-Baptiste Bagaza s’est gardé de tout militantisme, n’insistant que sur les bonnes relations avec les partenaires économiques.

Jean-Baptiste Bagaza est tutsi et il est arrivé au pouvoir dans un contexte où les Hutus( ethnie majoritaire) avaient été écartés de tous les leviers du pouvoir par le régime de son prédécesseur Micombero. Sous son régime, beaucoup de réfugiés hutus qui avaient fui le pays pendant les massacres interethniques de 1972 sont revenus.

Bien que décédé, Jean-Baptiste Bagaza est sénateur à vie, dignité attribuée par la Constitution à tous les anciens présidents de la République.

Yvette Reine Nzaba

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