Burundi : vive tension après l’assassinat d’un général proche du président de la République

Lundi 3 Août 2015 - 19:15

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Des coups de feu ont retenti  à Bujumbura, capuitale du Burundi, dimanche soir. Dans la foulée, un général,brois droit du président Pierre Nkurunziza ,a été assassiné.

Le meurtre du général Nshimirimana, principal conseiller du président de la République en matière de sécurité intérieure pourrait donner lieu à des représailles et alimenter la violence qui secoue le pays depuis l'élection, pour un troisième mandat, du président Pierre Nkurunziza.

Une représentante du groupe Human Rights Watch, Carina Tertsakian, a expliqué que le général Nshimirimana comptait parmi les conseillers les plus impitoyables du président Nkurunziza. Son influence aurait augmenté lorsque des manifestations populaires visant à chasser le président du pouvoir, après deux mandats, ont éclaté

Elle a, en outre, ajouté que la réputation brutale du général Nshimirimana en faisait un «intouchable» qui n' avait de comptes à rendre  de comptes à personne.

Human Rights Watch a aussi recueilli de nombreuses informations associant le militaire à des actes de torture, à des meurtres, à l’arrestation d’opposants présumés et à d’autres exactions au fil des ans, a dit Mme Tertsakian.

Le général Nshimirimana l’ancien chef d’état-major de l’armée et l’ancien chef des services de renseignements aurait aidé à faire échouer une tentative de coup d’Etat contre Pierre Nkurunziza en mai dernier.

Dans la foulée de cet assassinat, le journaliste burundais, Esdras Ndikumana, correspondant de RFI et collaborateur de l’AFP a été agressé. La radio française RFI a protesté auprès des autorités burundaises après « l’agression intolérable » de son correspondant ,  arrêté .

Le journaliste burundais a été arrêté par les forces de sécurité gouvernementales alors qu’il prenait des vues, à Bujumbura, sur les lieux de cette attaque à la roquette  ayant coûté la vie au général Adolphe Nshimirimana.

Retenu, deux heures durant, dans les locaux des forces de sécurité, le journaliste ci-haut cité, déclare avoir été violemment frappé au dos, aux jambes et sur la plante des pieds, avant d’être relâché et hospitalisé. « Ses jours ne sont pas en danger, mais il est en état de choc et présente de sérieuses contusions », précise RFI dans un communiqué.

Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature anticonstitutionnelle, fin avril, de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.

Après la victoire du chef de l’Etat sortant à la présidentielle de juillet, la formation d’un gouvernement d’union nationale pourrait être une voie de sortie de crise. Ce scénario, de plus en plus envisagé, soulève de nouveaux problèmes institutionnels : la participation des partis dans un gouvernement suppose leur présence au Parlement. Or, aujourd’hui, ils refusent d’y siéger.

Yvette Reine Nzaba

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