Cameroun : le chef de Boko Haram menace d’intensifier ses raids contre le pays

Jeudi 8 Janvier 2015 - 10:49

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Abubakar Shekau, le leader de la secte islamiste Boko Haram  menace personnellement le président camerounais Paul Biya. En effet, dans une vidéo de 17 minutes postée le lundi 5 janvier sur Youtube, il a averti que son mouvement accentuera des attaques contre le Cameroun et s’en prendra directement à ses dirigeants si l’armée camerounaise ne cesse pas son offensive contre ce groupe armé.

« Paul Biya, si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (...) tes soldats ne peuvent rien contre nous », a insisté Abubakar Shekau dans cette vidéo.

Cette mise en garde de Boko Haram intervient alors que depuis quelque temps, les extrémistes islamistes du groupe islamiste multiplient les attaques dans le nord-est du Nigeria et à la frontière avec le Cameroun. L’objectif des membres de cette organisation terroriste qui se sont emparés ces derniers mois de plus d’une vingtaine de localités est de vouloir proclamer un califat dans les zones qu’ils contrôlent.

Au Nord Cameroun, cette secte islamiste s’était emparée la semaine dernière d’une base militaire  pendant quelques heures. Ce qui avait conduit l’armée camerounaise à user de gros moyens, notamment des avions de chasse pour repousser l’assaut de la secte islamiste.

Depuis lors, une peur permanente des attaques de Boko Haram règne au nord du pays où des écoles entières sont restées fermées alors que la reprise des classes devrait intervenir aussitôt après les fêtes de fin d’année comme c’est le cas dans l’ensemble du pays.

« C’est une situation très difficile pour élèves et enseignants, beaucoup d’écoles – surtout celles du secteur de l’éducation de base, ayant été fermées. Nous faisons face aux attaques de Boko Haram et à la peur permanente de surprises », a confié un agent du ministère de l’Education de base. « Des milliers d’enseignants et d’élèves ont dû fuir, en raison de cette confrontation entre l’armée camerounaise et des éléments du groupe islamiste », a-t-il ajouté.

La persistance des attaques menées par Boko Haram contre le Nord du Cameroun a fait que Yaoundé soit longtemps très critiqué par ses voisins, mais aussi par la France, qui l’accusent de passivité face aux agissements du groupe islamiste. Ceci, parce que les membres de ce groupe qui commettaient des attentats au Nigeria, se servaient essentiellement du territoire camerounais comme base arrière pour se reposer, se ravitailler en armes et en nourriture.

Cette situation a changé en 2013, notamment depuis les enlèvements de la famille française Moulin-Fournier et de religieux occidentaux dans le nord-Cameroun. La donne a effectivement changé puisque, le président Paul Biya a décidé d’envoyer d’importants renforts militaires de l’opération « Alpha » pour contrer les attaques islamistes. À ce jour, environ 2.000 hommes ont ainsi été déployés, mais il en faudrait beaucoup plus pour contrôler  cette frontalière extrêmement poreuse.

L’envoi des soldats camerounais dans le nord du pays n’a pas empêché Boko Haram qui a multiplié les attaques dans cette partie du pays dès début 2014 et engagé de plus en plus d’hommes dans ses opérations. Ces derniers s’en prennent directement à l’armée camerounaise et non plus simplement aux civils.

Les gouvernements nigérian et camerounais estiment que les combats entre les armées loyalistes des deux Etats et Boko Haram ont déjà fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés depuis le soulèvement de la secte islamiste qui veut à tout prix créer un Etat islamique dans le nord du Nigeria.

 

 

Nestor N'Gampoula