CAN 2015 : la RDC en demi-finale aux dépens du Congo Brazzaville

Dimanche 1 Février 2015 - 15:45

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Le derby du Pool Malebo entre les Léopards de la République démocratique du Congo et les Diables rouges du Congo Brazzaville, comptant pour le quart de finale de la 30e Coupe d'Afrique des Nations (CAN) a livré, le 31 janvier, à Bata en Guinée Équatoriale, son verdict.

Après s'être fait peur, les joueurs du sélectionneur Florent Ibenge ont finalement pris le dessus sur les poulains du mythique technicien français Claude Le Roy au terme d'une partie épique. Pour cette rencontre, Florent Ibenge a une fois de plus modifié un tantinet ses onze de départ, avec la titularisation dans l'axe de la défense du colosse Gabriel Zakuani, préféré pour ce match à Joël Kimwaki, ainsi que celui de Cédric Makiadi dans la récupération en lieu et place du capitaine Mulumbu toujours blessé, avec à ses côté Mbemba. Il y a donc eu le gardien Robert Kidiaba, Jean Kasusula, Zakuani, Mongongu, Issama, Chancel Mbemba, Cédric Makiadi, Dieumerci Mbokani, Yannick Bolasie, Jérémy Bokila et Cédric Mabwati.

Les Léopards prennent le match à leur compte dès le coup d'envoi, monopolisant le cuir, face à une équipe du Congo jouant assez bas. Par plus de deux fois en première période, Jérémy Bokila de Terez Grozny en Russie est sur le point de tromper le gardien de but Mafoumbi du Congo Brazzaville, sur des passes en retrait de Cédric Mabwati qui prend souvent de vitesse les latéraux Bissiki et Babele. Mais les reprises de Bokila manquent de force. À la fin de la première période, le score est de zéro but partout. Au retour des vestiaires, Gabriel Zakuani blessé dès la première période, cède sa place à Kimwaki. Et Bokila échoue de nouveau devant Mafoumbi avec une frappe qui tutoie la barre transversale.

L'on note aussi le coup franc à plus de vingt mètres de Cédric Makiadi repoussé une deuxième fois par la barre transversale du portier Mafoumbi. Et lorsqu'on ne parvient à marquer avec autant d'occasion de but, le revers arrive assez vite. On joue la 55e minute, Delvin Ndinga d'Olympiakos en Grèce est à la braquette d'une balle arrêtée. Sa frappe trouve Fodé Doré de Cluj qui catapulte le cuir dans les buts de Robert Kidiaba désabusé ainsi que sa défense. Les Diables rouges mènent par un but à zéro. Et cinq minutes plus tard, Jean Kasusula sur le flanc gauche de la défense RD-congolaise cède à la pression des attaquants du Congo Brazzaville et fait une passe à l'adversaire dans l'axe. Une monumentale erreur qui ne pardonne pas. Fodé Doré bute d'abord sur Robert Kidiaba, avant que Thievy Bifouma d'Almeria en Espagne, le leader technique des Diables rouges, n'inscrive le deuxième but d'une frappe de gauche que Kimwaki est incapable de stopper sur sa ligne. Coup de tonnerre dans le camp de la RDC en retard désormais de deux buts !

C'est en ce moment que Yannick Yala Bolasie et ses coéquipiers vont prendre leurs responsabilités et changer invraisemblablement le scénario du match. On joue la 55e minute, le joueur de Crystal Palace déboule sur le flanc gauche, déposant littéralement le latéral droit Marvin Baudry des Diables rouges. Son centre en retrait en ras du sol est repris imparablement par Dieumerci Mbokani totalement démarqué. La RDC revient à deux buts à un. Les hommes de Florent Ibenge maintiennent la pression. Cédric Mabwati cède sa place à Neeskens Kebano qui fait pour la première fois son apparition à cette phase finale de la CAN, lui qui s'était blessé lors de la préparation des Léopards à Mbankomo au Cameroun. À la 72e minute, Fodé Doré loupe de marquer le troisième but des Diables rouges sur un centre. Il se blesse et est évacué sur une civière. Et à la 75e minute alors que les joueurs de Claude Le Roy sont en infériorité numérique en attendant le remplacement de Fodé Doré, Jérémy Bokila, -conjurant enfin une sorte de mauvais sort après plusieurs occasions nettes de but manquées- signe le but de l'égalisation d'une frappe limpide sur une passe de Cédric Makiadi. Ce retour RD-congolais dans le match va jouer visiblement sur le moral des joueurs de Claude Le Roy qui n'arrivent plus à contenir les attaques RD-congolaises. À la 81e minute sur une balle arrêtée, Neeskens Kebano dépose le cuir sur la tête de Joël Kimwaki qui bat le gardien de but Mafoumbi.

Stupeur du côté des Diables rouges, alors que les Léopards prennent de l'avantage au tableau d'affichage pour la première fois au cours de cette rencontre. Un avantage mérité au regard de la physionomie du match caractérisée par la nette domination des Léopards dans l'entrejeu. En effet, selon les statistiques, les Léopards, qui inscrivent le quatrième but par le biais de Mbokani à la 92e minute sur une nouvelle passe décivise de Neeskens Kebano, ont eu 55 % de possession de balle, vingt et un tirs dont douze cadrés, contre douze tirs dont six cadrés pour les Diables rouges du Congo Brazzaville. L'on note aussi le nombre des fautes, dont 21 des Léopards et 25 des Diables rouges. Ayant mené jusqu'à deux buts à zéro, les joueurs de Claude Le Roy ont manqué d'expérience pour gérer cette avance pourtant confortable. En pratiquement vingt-cinq minutes, ils ont encaissé quatre buts fatidiques. Et naturellement, la population RD-congolaise à Kinshasa et dans d’autres villes du pays a salué cette victoire avec moult scènes de liesse. Notons que c'est la troisième victoire de la RD-Congo sur le Congo Brazzaville en quatre oppositions en phase finale de la CAN. En demi-finale, la RDC jouera contre le vainqueur de la confrontation entre l'Algérie favori du tournoi et la Côte d'Ivoire.

Martin Enyimo