CAN 2015 : Ponton plus belle que jamais

Sitôt le coup de sifflet final de M. Lamptey, arbitre du match décisif République du Congo - Burkina Faso (2-1), ouvrant le chemin des quarts de finale de la CAN 2015 aux Diables rouges, la température est véritablement montée de plusieurs crans à Ponton la Belle comme dans le reste du pays. Il est juste de reconnaitre que la ville Océane est l'antre de la sélection nationale qui dispute au complexe sportif de Pointe Noire (ex-stade municipal) ses matchs officiels ! 

Entre la sélection nationale et les Ponténégrins c'est donc forcément une belle histoire d'amour, avec parfois ses heurts comme contre le Nigéria dernier vainqueur de la CAN, où, lors des éliminatoires, jets de pierres et de bouteilles avaient terni une fin de rencontre soldée par une défaite (0-2) de Oniangué et ses partenaires le 15 novembre dernier. Seulement voilà, le peuple s'est remis à espérer et, en Guinée Equatoriale, au stade Ebebiyin, la réalité a dépassé les rêves les plus fous ! 

C'est dans un concert de Klaxons, de couvercles de marmites faisant office de cymbales, que Pointe Noire a célébré dans les rues cette qualification historique ! Les bières locales ont coulé à flots, certaines filles se roulant de joie dans la boue d'une pluie qui avait tombé depuis le matin pour s'interrompre peu avant le déluge final de cris et de chants !  Mais, pour rêver en grand, de nombreux supporters ont déjà, et bien avant l'heure, la finale à la bouche !  

Sur les boulevards, les supporters sont bel et bien là, au quartier Mpita la dizaine devient centaine en moins de temps qu'il en aura fallu à Ondama, quelques minutes plus tôt pour redonner l'avantage aux Diables rouges contre le récent finaliste de la CAN ! Très vite cette marée humaine, verte, jaune et rouge, parfois torse nu, envahit la ville ! "La Congolaise", hymne national, s'improvise sur plusieurs rond points et seuls les djakartas arrivent à circuler ! Les taxis sont à l'arrêt, les rythmes endiablés de coupé-décalé débordent des nganda, les enfants dansent sans même parfois vraiment comprendre cette liesse populaire !

Dans cette ambiance de fête nationale, voire de folie, le nom de Bifouma , chouchou du public et premier buteur de la soirée, s'élève au dessus des autres, certains n'hésitant pas à le surnommer le Messi Congolais, en référence à la star du FC Barcelone ! L'euphorie a gagné naturellement le pays entier même si à Brazzaville, certains quartiers comme ceux de Talangai ou de la Poudrière, ont été hélas, privés du match faute de courant ! On regrettera également les débordements de certains, comme au quartier Mongo-kamba à Pointe Noire, où les forces de police ont eu à intervenir pour mettre fin au vandalisme de groupes de casseurs.  Malgré tout, on retiendra que le peuple a proclamé avec ferveur l'union de la nation  sur l'air de "Congolais debouts, fièrement partout" ! Et si l'aventure allait beaucoup plus loin encore ?