CAN 2017/ Groupe C La RDC plus réaliste que le Maroc

Mardi 17 Janvier 2017 - 18:00

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Entre livrer un super match à la brésilienne sur un fond de jeu bien campé avec des passes millimétrées sans résultat ou jouer le réalisme qui paie à la fin, les Léopards ont fait le bon choix.

Face à une équipe volontaire et joueuse dont le coach Hervé Renard est en quête d’un triplé avec trois sélections différentes dans une compétition qu’il connaît comme le fond de sa poche, il fallait y aller avec méthode pour ne pas se faire prendre. La bande à M'bark Boussoufa a, au cours d’une rencontre interdite aux cardiaques, imposé un défi physique et tactique aux Léopards qui avaient le droit d’y répondre. Certes les choix du coach Florent Ibenge ne sont pas toujours plausibles, mais il y a lieu de saluer l’esprit conquérant qu’il a réussi à imprimer à ses poulains restés solidaires et imperturbables dans une partie où l’initiative du jeu était plutôt marocaine avec une possession de balles au-delà de la moyenne.

Face à des joueurs comme Carcel, El Kadouri, Bouhaddouz très véloces et capables de tout faire avec le cuir, il fallait mettre en place un dispositif susceptible de leur empêcher de se mouvoir. D’où l’option défensive prise par le coach avec resserrement des lignes arrières, quitte à exploiter les occasions de contre. Les bases d’une domination des Lions de l’Atlas plus portés vers l’attaque dans un 4-4-2 étaient donc plantées. L’intensité que les Marocains ont imprimé au milieu de terrain a empêché toute construction de la part des Léopards dont les occasions de but étaient rarissimes. Ils ont subi le jeu et ont été moins performants dans la récupération et la relance. Que des déchets techniques alignés dans une première période où les fauves congolais ont été carrément réduits à l’expectative, attaquants et médiateurs jouant aux abonnés absents.

Dans une telle configuration où tout le monde était censé défendre, sans un métronome pouvant alimenter l’attaque (un statut que Remy Mulumba n’a pas su défendre), Cédric Bakambu esseulé et mal servi, ne pouvait qu’être l’ombre de lui-même. Grâce à une paire défensive Nzakwani-Tisserand de grand jour, la RDC est passée à côté d’une hécatombe qui aurait pu se dessiner dès les premiers instants du match avec ce tir sur la barre transversale ! Heureusement, le bon Dieu avait choisi son camp ! Au fil du match, le doute a commencé à gagner les joueurs marocains, harassés de ne pas trouver la faille. Requinqués en deuxième période, plus tranchants, agressifs et incisifs dans les duels, les Léopards ont pris, par intermittence, l’ascendance sur leur adversaire jusqu’à marquer le but libérateur dans leur rare temps fort.

Au-delà de tout, ce match gagné sur le fil (1-0) par la RDC devrait, de l’avis des experts, être négocié dans une telle configuration tactique avec un classement répondant au profil de l’adversaire. Le plus important, c’est que les Léopards ont engrangé leurs trois premiers points qui les propulsent en tête de leur groupe et réussi à relever la pression des Congolais plutôt contrariés par le dernier épisode de « primes » qui, Dieu merci, n’a pas influé sur leur moral. Les matchs se jouent et ne se ressemblent pas. D’aucuns parient que le 20 janvier contre la Côte d’Ivoire, les poulains de Florent Ibenge vont jouer libérés et vont gratifier la République d’une « victoire avec manière ».

Alain Diasso

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