CAN Egypte 2019 : enjeux et attentes

Vendredi 21 Juin 2019 - 14:00

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Vainqueurs de la dernière édition à Libreville, les Lions indomptables du Cameroun remettront leur titre en jeu dans cette 32e édition qui se dispute du 21 juin au 19 juillet en Egypte. Les Pharaons du pays organisateur, sélection la plus titrée du continent avec six titres, sont comptés parmi les favoris avec les Lions du Sénégal bien évidemment…

Retirée au Cameroun par la Confédération africaine de football à cause de nombreux retards dans l’exécution du chantier et ce malgré les efforts déployés par le gouvernement, la trente-deuxième édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) se déroule finalement, à partir de ce soir, en Egypte. Le finaliste malheureux de l’édition 2017 remplace ainsi son bourreau.

Ainsi, le pays des pharaons va, pendant un mois, abriter un événement exceptionnel, une CAN pas comme les autres. La compétition a pris de l’épaisseur d’autant plus qu’après 62 ans d’existence, le nombre de ses participants est passé de trois à la création pour atteindre vingt-quatre sélections. Une première historique . Avec ce nombre, les méthodes de qualification pour les huitièmes de finale sont aussi bouleversées voire simplifiées. Les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour le deuxième tour ainsi que les quatre meilleurs troisièmes, comme à l’Euro.

La période de la compétition a également changé. Elle se déroulera désormais en juin au lieu de janvier comme d’habitude. Cette décision soulage les clubs européens qui étaient très réticents à laisser partir leurs joueurs clés à la CAN, alors que la saison se poursuivait. Confrontés à la pression de leurs clubs, certains joueurs faisaient l’impasse sur la CAN pour se concentrer sur leurs clubs.  La CAN de l’Egypte verra se produire sur les différentes pelouses retenues pour la compétition les grandes stars qui ont brillé tout au long de la saison dans leurs clubs européens.

Salah, Mané, Pepe…,  une pléiade de stars au pays des pharaons

Les stars attendues :

- Mohamed Salah (Egypte). Il est co-meilleur buteur de la premier League avec vingt-deux buts en trente-huit matches puis cinq buts en douze matches de la Ligue des champions. Il a inscrit le but décisif sur penalty lors de la finale de la Ligue des champions.

- Sadio Mané (Sénégal), lui aussi co-meilleur buteur de la premier League (vingt-deux buts en trente-six matches plus ses quatre inscrits en Ligue des champions)

 -Nicolas Pepe (Côte d’Ivoire), lauréat du prix Marc-Vivien-Foe 2019, a inscrit vingt-deux buts et délivré onze passes décisives pour hisser Lille à la deuxième place de la Ligue 1.

-Riyad Mahrez (Algérie) a inscrit sept réalisations en vingt-sept matches joués en Premier League, qu’il a, d’ailleurs, remporté avec City.

-Hakim Ziyech (Maroc) fut l’un des artisans de la belle prestation d’Ajax d’Amsterdam en Ligue des champions avec ses trois buts inscrits dans cette compétition.

-Wahbi Kazri (Tunisie). Le Stéphanois a conclu sa belle saison avec les Vert en inscrivant treize buts en trente-deux matches.

-André Onana (Cameroun) est le gardien le plus attendu de cette CAN après avoir réalisé une très grande saison avec Ajax d’Amsterdam (demi-finaliste de la Ligue des champions). En 2017, il avait refusé de participer à la CAN, préférant rester dans son club pour ne pas répondre à la convocation de son sélectionneur de l’époque, Hugo Bross. Avec son retour, celui qui a multiplié les exploits face aux grands clubs européens a tout à gagner.

Cédric Bakambu (République démocratique du Congo), Nabil Keita (Guinée) Victor Wanyama (Kenya), Andy Delort (Algérie) sont aussi à suivre de près

Tous les ingrédients sont réunis afin que la fête qui célèbre l’Afrique du football soit encore plus belle. Les joueurs, de par leur talent, pourront influencer le parcours de de leurs sélections respectives. Certaines d’entre elles sont des favorites naturelles.

Les favoris et outsiders

L’Egypte

En tant que pays organisateur, l’Egypte est naturellement favorite de cette CAN. Les Pharaons auront beaucoup d’arguments à faire valoir. Ils détiennent, selon les statistiques, le record de participation à cette compétition (vingt-deux en trente-deux éditions). C’est, en outre, la sélection la plus titrée du continent, avec six victoires finales en 1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008 et 2010.

L’Egypte a à cœur l’envie de se racheter après un mondial totalement loupé en Russie. Après deux CAN manquées, elle a signé son retour à Libreville pour occuper le second rang. A domicile, elle veut faire mieux. Notons que l’Egypte a déjà organisé la CAN à trois reprises en 1957, 1986 et 2006. A  chaque fois, elle l’a toujours emportée. Et si l’histoire se répétait ?

Le Sénégal 

Grand pourvoyeur de talents (Ouar Sène, Jules Bocandé, El Hadji Diouf, Fadiga…), le Sénégal n’a jamais pourtant été champion d’Afrique, même dans les catégories inférieures. Cette fois-ci, sa sélection, les Lions de la Terranga,  semble bien armée pour briser cette malédiction. Finaliste malheureux en 2002, avec la génération des « Sénefs », le Sénégal pourrait compter sur la « cuvée Mané » qui a tant séduit pendant le mondial 2018, pour se hisser sur le toit de l’Afrique.

A côté des favoris, d’autres sélections sont prêtes à contester leurs statuts.

La Tunisie : une fois de plus, les Aigles de Carthage enfilent ce costume. Vainqueur de son unique CAN en 2004, la Tunisie compte parmi les sélections les plus régulières de la compétition. Une seule place finale manquée depuis 1994. Les Aigles semblent avoir les moyens pour atteindre le dernier carré grâce notamment à la bonne forme de Wahbi Kazri.

 Le Maroc : les Lions de l’Atlas qui avaient séduit lors de la dernière Coupe du monde en Russie, malgré leur élimination précoce, pourraient s’appuyer sur leur collectif couplé avec le talent de Ziyech pour aller le plus loin possible dans cette compétition. Le Maroc devrait aussi compter sur la réussite de son sélectionneur Hervé Renard. Il est le seul sélectionneur à avoir remporté deux CAN avec deux sélections différentes : la Zambie en 2012 puis la Côte d’Ivoire en 2015.

De leur côté, les Eléphants de Côte d’Ivoire, qui se présentent à la CAN avec un effectif renouvelé, ne manquent pas de joueurs de qualité. L’Algérie, le Cameroun et le Nigeria sont aussi les sélections à ne pas négliger.

Enfin, cette CAN à vingt-quatre mettra en lumière la Mauritanie, le Burundi et Madagascar qui s’invitent à la fête pour la première fois. Malgré l’enjeu et la pression liés à leur statut de novice, ils peuvent s’inspirer du Cap Vert, quart de finaliste en 2013, pour sa première participation.

Pour eux et pour tous les autres, que la fête du football africain soit belle !

James Golden Eloué

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