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Cancer

Mercredi 30 Octobre 2019 - 10:00

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De la même façon que la mort d’Oussama Ben Laden avait radicalisé encore un peu plus les fanatiques qui se réclament de l’Islam pour imposer leur loi au monde du Levant, de la même façon celle d’Abou Bakr al-Baghdadi, annoncée avec ostentation par le président américain, Donald Trump, en début de semaine, va inévitablement provoquer des attentats massifs dans de nombreux pays, en Europe notamment. D’où l’inquiétude qui grandit dans les capitales du Vieux monde et que traduisent de façon claire les déclarations publiques de leurs dirigeants, le Français Emmanuel Macron notamment.

Cette crainte est d’autant plus justifiée que la disparition de celui qui s’était autoproclamé chef de l’Etat islamique, à cheval sur l’Irak et la Syrie, se produit au moment même où l’aggravation du conflit entre les Turcs et les Kurdes, dans le nord de la Syrie et de l’Irak, a rouvert la boîte de Pandore que la coalition à laquelle participaient les troupes américaines, russes, françaises avait réussi à fermer. Pour dire les choses de façon encore plus claire, toutes les conditions sont de nouveau réunies dans cette partie du monde pour qu’elle sombre une fois de plus dans le chaos.

Si l’on ajoute à ce qui précède le fait que les tensions entre l’Iran chiite, l’Arabie saoudite sunnite et Israël s’aggravent de jour en jour, déséquilibrant les pays comme le Liban qui était jusqu’alors un havre de paix et la Jordanie qui avait su se protéger contre l’extrémisme, l’on ne peut qu’envisager l’avenir proche avec une grande inquiétude. Et, par conséquent, tout mettre en œuvre sans plus attendre pour se protéger par anticipation des répercussions inévitables que les conflits en cours au Proche et au Moyen-Orient auront inévitablement pour l’Afrique dans son ensemble.

Celle-ci étant très directement menacée par ces dérives comme on le voit en Libye, au Mali, au Niger, en Mauritanie mais aussi, beaucoup plus près de nous, au Burkina-Faso, au Cameroun, au Nigeria, en Centrafrique, il est temps de mettre en place les dispositifs de toute nature qui empêcheront le cancer qui ronge désormais la partie nord du continent de s’étendre vers le sud, c’est-à-dire vers nous. L’enjeu étant vital à tous égards, mieux vaudrait en prendre conscience avant qu’il soit trop tard !

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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