Casimir Bathia: « Etre à Madingou 2016 était une obligation patriotique »

Mercredi 24 Août 2016 - 15:15

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Après une participation symbolique à Madingou 2016, Casimir Bathia, coordinateur du Collectif des Congolais de France, édition Madingou 2016, explique sa mission au Congo

Casimir Bathia reçu par le Premier ministre Clément MouambaLes Dépêches de Brazzaville (LDB) : Quel était le but de votre séjour au Congo ?

Casimir Bathia (CB) : Pour mes collègues de la délégation des Congolais de France et moi-même, sous l’égide de l’ambassade du Congo, être présents à Madingou 2016 était une obligation patriotique. C’est la suite logique de notre réception par le Premier ministre, Clément Mouamba, le 13 juin dernier. Au cours de cette audience, il avait été réceptif concernant les projets dont la diaspora congolaise de France proposait pour accompagner la municipalisation accélérée de la Bouenza. Pour la seconde fois en moins de trois mois, nous revenons pour exprimer notre attachement à faire avancer notre proximité par rapport à l’implication des associations de France dans la municipalisation du département de la Bouenza.

LDB : Le collectif est-il légitime au regard de précédentes participations depuis Djambala 2013 ?

CB : Ce collectif est légitime : nous agissons au-delà de l’événementiel. Par exemple, dans le département de la Bouenza, à Nkayi et ailleurs, l’ONG France-Mayanama, membre du Collectif, a initié et conduit des missions chirurgicales depuis 2015 en partenariat avec des équipes françaises autonomes. En juin dernier, avec François Moungabi, trésorier, après la réception par le Premier ministre, nous avons continué nos consultations au nom du Collectif auprès des autorités et des sages du département de la Bouenza, en vue de faciliter la tenue des festivités du 15 août. Si Djambala, Sibiti et Ouesso ont eu plus de représentativité de la diaspora, c’est certainement parce que les élus et les cadres (notamment le Comité de suivi) se sont plus impliqués et ont pu mobiliser et travailler en partenariat avec les cadres de la diaspora originaires du département à municipaliser. La Bouenza n’a pas eu cette chance. La double peine intervient lorsqu’on y associe le calendrier électoral et politique national de 2015 et 2016.

LDB : A quoi attribuez-vous son arrivée tardive à Madingou ?

CB : Nous n’avons pu déployer aucune activité au profit de la population locale avant et pendant les festivités du 15 août à Madingou, contrairement à ce qui s’est passé à Sibiti, par exemple. Nous n’allons pas cultiver la langue de bois : les cadres de la Bouenza en Europe et surtout en France n’ont jamais été sollicités ou consultés par le Comité de suivi pour préparer le déroulé de la municipalisation de notre département. Pour Sibiti, le ministre Lézin Moungalla était venu personnellement à Paris, à la rencontre de ses compatriotes de la Lékoumou, sans complexe ni état d’âme, en y mettant les moyens afin d’impulser les initiatives de la diaspora en faveur de Sibiti. Ainsi, près de 30 billets d’avion ont été mis à la disposition de la diaspora, une salle informatique a été équipée par la diaspora pour la population de Zanaga. Là, nous sommes arrivés très en retard à Brazzaville jusqu’à Madingou : pas un seul billet d’avion n’a été mis à notre disposition ! Nos titres de transport, conditions d’hébergement et de restauration ont été assurés par nos propres deniers. Sur Télé Congo, le Comité de suivi a récemment annoncé l’acheminement d’un conteneur de 40 pieds que la DCF chargerait pour la Bouenza : c’était l’objet de la rencontre avec le Premier ministre en juin dernier ; à ce jour, Paris attend encore la subvention (promise) de 9 millions de FCFA qui permettrait à la DCF de travailler sur la question. A Madingou, cette délégation a eu accès aux festivités grâce à l’implication du ministère des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger. En clair, un nombre important des cadres de la Bouenza souffre de n’être même pas sollicités pour écrire l’histoire économique, culturelle et sociale de leur département. En quoi devrait-on craindre la présence de la diaspora agissante dans la Bouenza, et plus généralement au Congo ?

LDB : Mettez-vous à profit votre séjour au Congo pour rencontrer les personnalités de tutelle ?

CB : Nous essayons, en effet, de rencontrer le maximum de personnalités possible durant notre séjour au Congo. Le 22 août 2016, nous avons été reçus par le ministre de la Culture et des arts, sans doute, d’autres ministres ou cadres de la Sangha, afin de matérialiser et amplifier les actions de la diaspora congolaise de France en faveur de la municipalisation accélérée de la Sangha. Et nous nous sommes rendus à Pointe-Noire pour justement faire avancer le dossier de notre conteneur bloqué, destiné à la Sangha. Durant ce court séjour, nous essaierons d’aller à la rencontre de notre ministre de tutelle, Jean-Claude Gakosso.

LDB : Comment envisagez-vous l’avenir après la dernière édition de la municipalisation accélérée ?

CB : Au lendemain des festivités liées à la municipalisation de la Bouenza, nous attendons que le comité de suivi mette à notre disposition les moyens financiers promis en faveur des populations de la Bouenza plus 63 m3 de matériels culturels, sanitaires et numériques. En octobre prochain, l’ONG France-Mayanama organisera sa seconde mission chirurgicale, après celle réalisée en début d’année.

LDB : Rendrez-vous compte en France des résultats de votre mission ?

CB : Comme nous l’avons fait au terme de la précédente mission de contacts (avec les autorités nationales, départementales et les sages de la Bouenza) que j’ai eu l’honneur de conduire, en juin 2016 de Brazzaville à Madingou, nous allons communiquer avec l’opinion nationale, puis avec les membres de la diaspora organisés en Associations en France. Ainsi, le 16 juin 2016, j’ai été reçu au Journal TV de 20h (Télé Congo). Ensuite, à l’Ambassade du Congo en France, plusieurs réunions ont eu lieu afin de dresser un bilan. Pour préparer Madingou 2016, de nombreuses correspondances avaient pourtant été adressées, bien à l’avance, aux autorités directement concernées par l’implication de la diaspora, mais, exceptionnellement, la courroie de transmission entre la France et Brazzaville pour le département de la Bouenza aura été, hélas, en total dysfonctionnement. J’espère toutefois que certains points seront rattrapés rapidement, la municipalisation de la Bouenza s’inscrivant dans un programme pluriannuel.

Programme de la "Mission chirurgicale internationale » dans le

Département de la Bouenza

Nkayi, octobre 2016

Initiateur : ONG France-Mayanama, créée et basée à Paris depuis 2012, en partenariat stratégique avec l’ONG française Chirurgie Solidaire pour le Congo-Brazzaville.

Équipe de référence :

  •  M. Casimir Bathia, initiateur et organisateur
  • Dr Bernard Garin, chirurgien chef, et responsable de la mission 
  • Dr Maurice Mpompolo, directeur départemental de la santé - Bouenza 
  • Dr Emmanuelle Lemaire, anesthésiste - Réanimatrice 
  • Mme Nadine Persinette, spécialiste de Bloc Opératoire 

Dates et lieu : du 14 au 29 Octobre 2016 à l’Hôpital de base de Nkayi

Objectifs :

1 - Apporter les techniques innovantes aux praticiens chirurgicaux congolais;

2 - Élever le niveau technique, former et accompagner les équipes médicales Congolaises.  Assurer le transfert des compétences et savoir-faire de France vers le Congo-Brazzaville;

3 - Opérer gratuitement des malades Congolais;

4 - Évaluer le niveau des équipes Congolaises au terme de plusieurs Missions Chirurgicales;

5 - Assurer un suivi pédagogique sur plusieurs années, à raison de 2 à 3 Missions par Année;

Départements Congolais directement impactés par la mission chirurgicale : Bouenza, Lékoumou, Pool, Niari et Kouilou.

Principales pathologies concernées par les actes chirurgicaux : hernies ; appendicites ; hydrocèle Fibrome ; kystes ovariens ; césariennes ; péritonites ; grossesses extra-utérines ; goitre adénome de la prostate : perforation gastrique ; perforation.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo :Casimir Bathia reçu par le Premier ministre Clément Mouamba

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