Centrafrique : la CEEAC prolonge la transition de trois mois

La Transition devait initialement prendre fin le 31 décembre prochain, mais les chefs d’Etat et délégués de la CEEAC présents à la rencontre ont évoqué des raisons sécuritaires et budgétaires pour justifier ce report. « Les chefs d’Etat et de délégation ont réaffirmé leur soutien aux autorités de la Transition dans leurs efforts en vue de l’aboutissement heureux du processus électoral en cours, suivant le calendrier électoral promulgué à cet effet par l’Autorité nationale des élections. Ils ont également exprimé leur adhésion au nouveau calendrier électoral et appelé tous les acteurs nationaux à soutenir ce calendrier dont le respect permettra la tenue d’élections, afin que la RCA soit dirigée à partir d’avril 2016 par des autorités élues », indique le communiqué final des travaux.

Reconnaissant les efforts abattus par les autorités de Bangui, le travail inlassable du médiateur international dans la crise centrafricaine, le président congolais Denis Sassou-N’Guesso, le sacrifice consenti par les Casques bleus et les soldats français de la Sangaris, les dirigeants de la CEEAC ont déploré les affrontements sanglants survenus en septembre dernier avant de mettre en garde tous ceux qui conspirent contre la transition, insistant « qu’ils s’exposent à des sanctions de la communauté internationale ».

A cet effet, « ils ont décidé de dépêcher une délégation de haut niveau auprès du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon et du Conseil de sécurité pour solliciter le renforcement du mandat de la mission onusienne Minusca afin de lui permettre de répondre de manière plus ferme et plus efficace aux défis sécuritaires », précise le même communiqué. En ce qui concerne les difficultés liées au budget électoral, les décideurs africains se sont engagés à mettre la main dans la poche. Sur le champ « le président gabonais, Ali Bongo a annoncé une contribution d’un milliard de francs CFA et d’autres pays membres se sont engagés à contribuer dans un futur proche ». 

Au sujet de la réhabilitation des Forces armées centrafricaines, le processus de désarmement démobilisation et réinsertion des ex-combattants, les dirigeants de la CEEAC ont émis le vœu que ce processus soit progressif afin de constituer une armée républicaine, professionnelle et représentative. En rappel, le calendrier en vigueur prévoyait le premier tour de la présidentielle et des législatives le 27 décembre 2015, avec un  possible second tour le 31 janvier 2016. Entre temps, les Centrafricains seront convoqués le 13 décembre pour approuver leur nouvelle Constitution.